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Épître à Tite
Sondez les Écritures - 4e année

Tite 2. 4b-8

Le ministère de Tite concernant la vie de la famille de la foi

2. Exhortations à donner aux jeunes sœurs et frères

Les jeunes femmes

L’enseignement leur était donné pour accomplir sept choses :

  • 1. “Aimer leurs maris”. C’est la seule fois que cela leur est demandé, sans doute parce qu’elles ont une disposition plus naturelle que les hommes à montrer leur amourÉphésiens 5. 22-33. Mais les maux de la société moderne montrent combien est vitale aujourd’hui la nécessité d’épouses et de mères affectueuses.
  • 2. “Aimer leurs enfants”. Remarquons l’ordre normal des choses : d’abord leur mari, ensuite leurs enfants… Souvenons-nous du contre-exemple de Rebecca. Est-il besoin de rappeler « qu’aimer son enfant », ce n’est pas lui passer ses capricesProverbes 13. 24 ; 1 Rois 1. 6 ?
  • 3. “Être sages” : Ce mot, qui est aussi rendu aux versets 6 et 12 par “sobriété”, contient l’idée de retenue, d’une sage modération et de maîtrise de soi.
  • 4. Être “pures” : cette pureté morale se manifestera dans le couple (fidélité) et dans la famille ; ce sera une pureté en esprit, de cœur et, par voie de conséquence, dans les paroles et les gestes.
  • 5. Être “occupées des soins de la maison”. Cette expression décrit l’épouse active, dont les efforts contribuent au bonheur de son mari et de ses enfants. Cela nous conduit à faire plusieurs remarques d’ordre pratique :
  • “Occupées” ne signifie pas qu’elles doivent en être constamment préoccupées, comme Marthe l’étaitLuc 10. 38-42. La tenue d’une maison ne doit pas devenir un esclavage…
  • Leur maison est leur domaine assigné, elles doivent la “gouverner” 1 Timothée 5. 14, elles en sont « l’âme » : Proverbes 31. 15 nous le dit, mais le reste de ce chapitre nous montre aussi que ce n’est pas leur domaine exclusif.
  • Lorsqu’elles ont des enfants, leur responsabilité est de les élever : c’est leur première “bonne œuvre” 1 Timothée 5. 10.

L’occupation aux soins de la maison comporte des aspects divers suivant l’époque, le pays ou la condition du mari : nécessités financières ou professionnelles, possibilités particulières de travail à temps partiel. À ce sujet, le travail qu’une femme chrétienne mariée effectue pourrait s’apprécier d’après les critères suivants :

  • A-t-il vraiment pour effet le bien-être affectif et spirituel de sa famille ?
  • Est-il le fruit d’une recherche de ses propres aspirations : niveau de vie proche du luxe, souci d’indépendance… ?
  • 6. Être “bonnes”. Elles ne tiennent pas leur maison avec une main de fer, mais pratiquent la “loi de la bonté” Proverbes 31. 26.
  • 7. Être “soumises à leurs propres maris”. Principe simple mais essentiel aux yeux de Dieu, et souvent répété dans le N.T. 1 Pierre 3. 1 ; 1 Corinthiens 14. 3 ; Éphésiens 5. 22 ; Colossiens 3. 18 ; 1 Timothée 2. 111.

Après cette dernière injonction, la raison est aussitôt donnée : “afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée” 2. C’est aussi le but « minimum » du témoignage chrétien ! Si le mari est incroyant, il ne faut pas que l’attitude de sa femme l’incite à rejeter le blâme sur l’Évangile.

Le monde juge le christianisme non pas sur ses doctrines, mais par les effets qu’il produit dans notre vie.

Les jeunes hommes

Tite devait “exhorter” les jeunes hommes, verbe qui n’est pas utilisé pour les frères âgés. Paul confie à Tite une seule exhortation, à transmettre à ces jeunes : être “sobres”, modérés, c’est-à-dire ne pas céder à leur impulsivité, si naturelle à leur âge, à être tempérant, à mener une vie équilibrée…

Compte tenu de son âge, Tite se devait d’être leur “modèle”. Quel enseignement que celui-là, combien plus précieux et souvent plus « parlant » que celui qui n’est que parlé ! Étant sobre dans sa conduite et son enseignement – seule exhortation mentionnée ici – il peut alors enseigner cette sobriété qu’il mettait lui-même en pratique.

Les auditeurs pardonneront volontiers à un prédicateur s’il n’est pas éloquent ou grandement cultivé ; ils lui pardonneront aussi le manque d’attrait de sa personnalité, ou encore son manque de sagesse ; mais ils ne lui pardonneront jamais le fossé entre ce qu’il dit et ce qu’il faitMatthieu 23. 3 !

Il devait montrer “de bonnes3 œuvres”, en particulier un enseignement :

  • 1. exempt de doctrines douteuses, c’est-à-dire fondé sur la seule Parole, et donc pur, fidèle ;
  • 2. “grave” (ou digne, honorable) : la Parole n’a pas besoin d’être rendue attrayante, mais elle est présentée avec simplicité. Ne cherchons pas quelque effet spécial, dû à l’imagination, à une curiosité déplacée ou encore à de la légèreté. Dans sa manière et dans son ton, l’enseignement est “digne” de la nature du message sacré. Veillons à cela aussi vis-à-vis des incrédules : prenons exemple sur Paul, parlant sans détour à la conscience d’un Félix, au point que ce dernier en est “effrayé” Actes 24. 25.
  • 3. “de parole saine qu’on ne peut condamner” : il s’agit d’une parole qui est « inattaquable », irréprochable sur le fond. Quant à celui qui la présente, il est clair qu’il ne cherche pas à se mettre lui-même en relief… en présence d’ennemis du peuple de Dieu, en particulier.

Puis, fidèle à son habitude, Paul donne aussitôt la raison de cette exhortation à Tite : “afin que celui qui s’oppose” (un des adversaires, si nombreux en Crète) “ait honte” (ou “soit confus”), “n’ayant rien de mauvais” (ou de « mal », de « vil ») “à dire de nous”. Paul s’identifie ici avec Tite, car toute défaillance de Tite compromettrait Paul. Quand un frère qui enseigne manque à son devoir, sa faiblesse jette une ombre sur l’ensemble de ses frères dans la foi…

Contemplons ce qui est dit du Seigneur dans l’évangile : “Et les pharisiens, ayant ouï dire qu’il avait fermé la bouche aux sadducéens, s’assemblèrent en un même lieu… Et personne ne pouvait lui répondre un mot ; et personne, depuis ce jour-là, n’osa plus l’interroger” Matthieu 22. 34, 46.

Notes

1

Soumises : Il a été beaucoup débattu sur ce sujet, ce qui ne doit pas en diminuer l’importance. Disons simplement que :

    L’original donne l’idée d’une subordination active, et non pas d’une sujétion aveugle, montrant qu’elles acceptent de plein gré la relation que Dieu a instituée entre elles et leur mari : “Qu’elles se soumettent à leurs propres maris”.
  • Comme quelqu’un l’a dit : « Le principe de soumission et d’obéissance est le principe guérissant de l’humanité ». Méditons sur cela…
  • Le devoir évoqué plus haut “d’aimer son mari” ne se substitue pas à ce devoir fondamental. Ces deux devoirs se complètent et se renforcent mutuellement.
2Blasphémée : En Romains 2. 24, c’est le nom de Dieu qui ne doit pas être blasphémé ; en 1 Timothée 6. 1, c’est le nom de Dieu et la doctrine. Ce terme est beaucoup plus fort que celui qui est parfois donné : « discréditée ».
3Bonnes : litt.” belles “.

Tite 2

4afin qu’elles instruisent les jeunes femmes à aimer leurs maris, à aimer leurs enfants, 5à être sages, pures, occupées des soins de la maison, bonnes, soumises à leurs propres maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée. 6Exhorte de même les jeunes hommes à être sobres, 7te montrant toi-même en toutes choses un modèle de bonnes œuvres, [faisant preuve] dans l’enseignement, de pureté de doctrine, de gravité, 8de parole saine qu’on ne peut condamner, afin que celui qui s’oppose ait honte, n’ayant rien de mauvais à dire de nous.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)