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Épître à Tite
Sondez les Écritures - 4e année

Tite 2. 9-11

Le ministère de Tite concernant la vie de la famille de la foi

3. Exhortations à donner aux serviteurs : versets 9, 10

À leur tour, les esclaves devaient être exhortés :

  • 1. “à être soumis à leurs propres maîtres” 1. La soumission n’est pas la simple obéissance à des ordres, mais sous-entend ici l’idée d’un respect à une autorité supérieure. La soumission est un état intérieur qui se montre par l’obéissance.

Nous ne sommes pas placés aujourd’hui dans la condition d’esclaves, mais ces exhortations sont valables pour toute personne placée sous l’autorité d’un autre. Dans le monde du travail, soyons soumis à ceux qui nous dirigent… dans la limite de la soumission due, avant tout, à Dieu.

Ne soyons pas non plus soumis à notre propre volonté ! Christ, lui-même, a soumis la sienne à celle du Père : “Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite” Luc 22. 42.

  • 2. “à leur complaire en toutes choses” : c’est là le caractère distinctif que le christianisme introduit dans l’attitude d’un esclave. Cherchons à leur « donner satisfaction », soyons des chrétiens agréables2, montrons à nos « chefs » terrestres toute prévenance, tout notre intérêt, en particulier au sujet de leur âme… À l’école de Dieu, on apprend à ne pas se complaire à soi-même.
  • 3. à ne pas contredire. Application pratique : n’est-ce pas une attitude courante, de « contredire » les autorités ? Esclaves de Christ, montrons, au contraire, que notre “grand gain” n’est pas un accroissement de salaire et d’autres avantages, mais “la piété avec le contentement” 1 Timothée 6. 6.
  • 4. à ne “rien détourner”, contrairement à un Onésime avant sa conversionPhilémon 18. Exhortons-nous, dans ce domaine, à “marcher soigneusement”, dans les plus petits détails.
  • 5. à “montrer toute bonne (ou une parfaite) fidélité”. Ceci se rattache directement à l’exhortation précédente. Le chrétien se doit d’être un homme de toute confiance.

« Mais, dira peut-être quelqu’un, je n’ai pas de chef, de maître, de patron au-dessus de moi : ces versets ne me concernent donc pas ! » Relisons les premiers mots de cette épître : “Paul, esclave de Dieu…” et toutes ces exhortations en pensant à notre divin Maître.

La conséquence d’un tel enseignement (s’il est suivi) est enfin donnée : fondamentalement, leur motivation n’est pas seulement de plaire à leurs maîtres ; mais, avant tout, c’est “afin qu’ils ornent en toutes choses l’enseignement qui est de notre Dieu sauveur”. Ici, c’est l’aspect positif de la pensée exprimée négativement à la fin du verset 5 et en 1 Timothée 6. 1. Souvenons-nous que cette promesse est faite à des gens qui étaient considérés, dans la majorité des cas, comme les parias de la société.

Quelle perle se cache dans cette expression ! Orner, c’est : illustrer, mettre en évidence, faire honneur. Lorsqu’elle vit la tenue des serviteurs de Salomon, la reine de Sheba n’eut “plus d’esprit en elle” 1 Rois 10. 5. Leur tenue confirmait l’enseignement qu’ils avaient reçu.

Soyons de ceux qui montrent toujours plus, dans leur vie, quel grand “Dieu sauveur” ils servent ! Nous ferons alors l’expérience que nos paroles auront un poids et un impact nouveaux sur les incrédules.

Nous voyons là la gloire de l’Évangile. Il peut transformer la vie à tel point que c’est à des esclaves qu’il est demandé d’orner l’enseignement divin ! Quelle pensée encourageante !

4. La manifestation de la grâce divine : verset 11

Les versets suivants constituent un des points forts de cette lettre. En effet, existe-t-il, pour nous, quelque chose de plus grand que la grâce de Dieu ? Elle commence à “apporter”, puis elle “enseigne” ; elle donne, puis elle produit.

  • 1. Comment se manifeste-t-elle ? Elle est “apparue”. Quelle apparition que celle-là ! Accompagnée de la bonté et de l’amour divins, eux aussi “apparus” (3. 4), elle précède “l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ”, que nous attendons1 Pierre 1. 9. Après le salut en grâce, le salut en gloire…
  • 2. Que nous apporte-t-elle ? Le salut, et plus précisément ici, le salut de l’âme, en attendant la délivrance de notre corpsRomains 8. 23. Le verbe est au présent continuel : c’est une source perpétuelle, immuable, irrévocable et donc encore actuelle que l’offre de la grâce de Dieu !
  • 3. A qui est-elle offerte ? À tous les hommes, universellement ; nul n’en est exclu… quoique tous ne l’acceptent pas. Pourquoi “à tous” ? Parce que tous, nous étions esclaves (verset 9) du péché. Démonstration avait été largement faite jusque-là que nous étions tous des créatures perdues, déchues, “vendues” au péché… et incapables de nous en délivrer par nous-mêmes.
  • 4. Quand s’exerce-t-elle ? Dans le passé (verset 11), dans le présent (verset 12), dans le futur (verset 13).
  • 5. Que nous enseigne-t-elle ? Une caractéristique du N.T. par rapport à l’A.T. est d’introduire l’enseignement3 de la grâce, qui n’a rien à voir avec celui de la loi pour Israël. Après avoir démontré son état irrémédiable de pécheur, Dieu lui fait grâce, précisément parce qu’il est dans un pareil état d’éloignement. Celui qui devient enfant de Dieu doit alors vivre en harmonie avec cette haute position dans laquelle la grâce l’a placé. Il regarde en haut pour réaliser ce que Dieu a fait de lui et pour lui. C’est le seul moyen pour qu’il marche à la gloire de Dieu. Toute autre exhortation – du type : “Fais ceci et tu vivras” – est légaliste et constitue un retour à l’A.T.

Notes

1 “Maîtres” : en grec, « despotès », qui a donné le français « despote », c’est-à-dire un homme qui a un droit de propriété absolu sur son esclave.
2 “Agréables” : le mot grec, traduit ici par “complaire”, est le même que celui qui est rendu par “agréables”, en 2 Corinthiens 5. 9.
3 “Enseignant” : le terme grec dont dérive aussi le mot « pédagogie » signifie également : discipliner, mettre à sa place, avertir, reprendre (Hébreux 12. 5-11) ; mais ici, il a le sens de : enseigner, instruire, éduquer, former (comme en Actes 7. 22, par exemple) et implique une aide des parents envers leurs enfants, donnée par des instructions journalières, en vue de les conduire vers la maturité.

Tite 2

9 [Exhorte] les esclaves à être soumis à leurs propres maîtres, à leur complaire en toutes choses, n’étant pas contredisants ; 10ne détournant rien, mais montrant toute bonne fidélité, afin qu’ils ornent en toutes choses l’enseignement qui est de notre Dieu sauveur. 11Car la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommesa,

Notes

aou : qui apporte le salut pour tous les hommes, est apparue.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)