La mention de la responsabilité pour l’ancien de réfuter les opposants sert de transition pour introduire le sujet des faux docteurs. Une importante colonie juive (appelée la “circoncision”) était présente parmi les chrétiens en Crète. Ces hommes, pour la plupart, étaient :
Paul n’a donc rien de bon à dire sur eux. La réaction d’un Tite doit être radicale : il faut leur “fermer la bouche”, car leur enseignement est entièrement néfaste :
Un témoignage sans complaisance – attesté aussitôt par l’apôtre1, ainsi que par plusieurs sources profanes – est rendu par un de leurs compatriotes, qu’ils considéraient comme “leur propre prophète” : “Les Crétois sont toujours menteurs, de méchantes bêtes2, des ventres paresseux.” Ils vivaient seulement pour eux-mêmes.
Ces trois traits caractéristiques étaient bien illustrés par les faux docteurs. Un qualificatif les résumera au verset 16 : “abominables” ! Leurs mauvais penchants étaient devenus proverbiaux3.
Le verset 13 nous laisse supposer que parmi ces hommes, il y avait des croyants. Les traits naturels d’un homme ne sont donc pas subitement effacés par sa conversion ! Toute la patience divine devait être à l’œuvre pour que de tels hommes soient, en pratique, transformés par le renouvellement de leur intelligenceRomains 12. 2.
Face aux mensonges de Satan, il n’existe qu’une seule arme, la vérité divine : « Ainsi Dieu a dit ! » Tite, on vient de le voir, devait fermer la bouche de ces hommes. Ici, il doit reprendre “vertement” (ou sévèrement) 4 ces hommes. Cette mission lui est confiée, à lui le délégué de l’apôtre (et non aux anciens), revêtu d’une autorité morale toute particulière.
Paul était un modèle pour Tite : il avait lui-même montré une grande fermeté dans un combat, contre le judaïsme égalementGalates 2. 11.
La fausse doctrine entre secrètement dans l’assemblée ; elle grandit rapidement ; puis elle se répand partout. Le meilleur moment pour la combattre est donc à son début, avant qu’elle n’ait le temps de se répandre. Pourtant, Tite ne devait pas reprendre ces hommes dans le but de les rejeter mais afin de les amener à être “sains5 dans la foi”, la vérité évangélique.
Il n’a pas fallu longtemps pour que des faux docteurs surgissent dans l’Église primitive : dès que Dieu présente la vérité, Satan apporte l’erreur, en redoublant ses mensonges.
Tite avait affaire à un ennemi semblable à celui décrit en 1 Timothée : un mélange de légalisme juif, de traditions humaines et de mysticisme.
En effet, ces Crétois judaïsants s’attachaient :
Le verset 15, reprenant une parole du SeigneurLuc 11. 41, citée ailleurs, encore par PaulRomains 14. 20, nous dit que, pour celui qui est purifié par la foiActes 15. 9, tout est pur, car il se complaît dans ce qui est pur. Il a des pensées et des paroles pures, veillant à ne rien souiller de ce qui est précieux aux yeux de Dieu6.
Au contraire, pour les légalistes du verset 14, comme pour les pharisiens de Matthieu 15, “rien n’est pur, mais leur entendement (ou leur intelligence, leurs pensées) et leur conscience sont souillés”, car leur cœur n’est pas régénéré. Avec une mauvaise foi évidente1 Timothée 4. 2, ces Crétois discoureurs et menteurs justifient leur conduite morale impure en prétendant s’abstenir de choses matérielles déclarées impures.
Ces Crétois, bien que professant connaître Dieu, le renient2 Pierre 2. 1 par “leurs œuvres” ; ce ne sont pas les “bonnes œuvres”, qui sont préparées à l’avance par DieuÉphésiens 2. 10 ! Ils sont qualifiés “d’abominables” et de “désobéissants” (ou rebelles), car ils ont une apparence trompeuse. Leur conduite est un déshonneur jeté sur le nom de Dieu. La profession religieuse sans la moralité est une honte.
Une doctrine qui ne conduit pas aux bonnes œuvres n’est pas une saine doctrine : aussi sont-ils “réprouvés”. On a éprouvé leur métal, comme on le fait pour les pièces de monnaie : ils se sont complètement disqualifiés et, par voie de conséquence, sont rendus incapables d’accomplir “toute bonne œuvre”.
Sains : Le mot grec a également donné le mot « hygiène ». Il évoque la bonne santé, sans maladie, faiblesse, tare ni dépérissement. Dans cette épître, une saine appréciation de la vérité révélée devait caractériser :