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Le livre du prophète Osée
Sondez les Écritures - 4e année

Osée 2. 3 - 3. 5

Les desseins de Dieu envers Israël

2. La promesse des bénédictions futures : 2. 3-25

Un résidu au milieu du peuple rejeté plaide contre lui : versets 3-15

Au milieu de la nation coupable, placée sous la double sentence de jugement1, le Dieu souverain se plaît à reconnaître pour son cœur un résidu et à user de miséricorde envers lui (verset 9). “Dieu a-t-il rejeté son peuple” ? Absolument pas, car il subsiste “un résidu selon l’élection de la grâce” Romains 11. 1, 5.

Ces fidèles, reconnus de Dieu et conscients de sa faveur, sont invités à plaider contre leur mère, Israël (verset 6). Vouée à l’idolâtrie, elle avait totalement oublié sa relation avec l’Éternel : son état était celui d’une véritable prostitution spirituelle. Dieu s’adresse ici à la nation entière par la bouche d’enfants restés fidèles au milieu d’elle ; comme fils spirituels du prophète, ils étaient pour ainsi dire issus de Dieu et pouvaient parler selon l’Esprit de prophétie.

Si l’appel à la repentance était négligé (et il l’a effectivement été), le jugement tomberait sur la nation (verset 3), et sur ses enfants qui portaient le même caractère d’infidélité qu’elle (verset 4). Le parallèle avec le jugement de la chrétienté infidèle et de ses enfants est très solennel : la prostituée sera rendue déserte et nue, et Dieu fera mourir de mort les enfants de la femme JézabelApocalypse 17. 16 ; 2. 23.

La conduite de la nation d’Israël, vue comme la femme infidèle à son Dieu qui l’avait épousée, était le résultat d’une volonté délibérée d’indépendance (verset 7) : c’est exactement l’inverse de ce que Dieu demande à une épouse à l’égard de son mariÉphésiens 5. 24. Au lieu de reconnaître l’amour de Dieu qui l’avait comblé de tous les biens terrestres (pain, eau, laine, lin, huile, boisson), le peuple infidèle attribuait ces dons à ses faux dieux (ses “amants”). Lorsque la source divine en serait tarie (verset 15), la nation d’Israël serait bien contrainte d’en reconnaître la véritable origine. Mais il y avait plus grave encore : Dieu avait comblé son peuple de richesses (argent et or) ; elles avaient été offertes à Baal, un faux dieu, un maître cruel.

Privé des biens de la terre, Israël est maintenant humilié aux yeux des autres nations (verset 14), et devient la proie de ses ennemis, figurés par les bêtes des champs (verset 14). Même les privilèges du service divin (les fêtes solennelles et les assemblées) lui sont enlevés (verset 11). En l’absence d’un vrai retour vers Dieu, la réaction du peuple infidèle est caractéristique : “Je m’en retournerai à mon premier mari” (verset 7). La poursuite des mirages de ce monde n’engendre que découragement, et pousse les hommes vers les vains secours d’une religion de formes.

En définitive, Dieu arrêtait son peuple sur son chemin d’indépendance et jugeait son idolâtrie. En servant les Baals, Israël avait oublié l’Éternel (verset 13).

La repentance : versets 16-19

Pour ramener la nation à lui, Dieu la conduira au désert et lui parlera au cœur. C’était là, dans ce pays non semé, qu’avaient été célébrées les fiançailles de l’Éternel avec IsraëlJérémie 2. 1-3. À la sortie d’Égypte, le peuple connaissait alors la fraîcheur du premier amour pour son rédempteur. Mais Israël avait vite abandonné Dieu pour les idolesAmos 5. 25, 26 ; Actes 7. 42, 43. Il avait accepté la domination des Baals (maîtres) : “Éternel, notre Dieu, d’autres seigneurs que toi ont dominé sur nous” Ésaïe 26. 13.

Seule avec l’Éternel dans le désert, la nation d’Israël reconnaîtra alors son péché. Dieu rétablira son peuple dans la communion et la joie avec lui, symbolisées par la vigne ; auparavant détruite par le jugement (verset 12), cette vigne est rendue à Israël en bénédiction. La porte d’espérance qui ouvre l’accès aux bénédictions divines est précisément la vallée d’Acor (la vallée du trouble), là où avait été jugé le péché d’Acan, au début de la conquête du paysJosué 7. 19-26. Le lieu où Dieu punissait le péché du peuple sur le principe de la responsabilité devenait la porte d’entrée à la bénédiction selon le principe de la grâce. Ce changement est d’un intérêt touchant pour nous. Un résidu retrouve alors la grâce de la jeunesse qu’avait connue Israël à sa sortie d’Égypte. En même temps, les relations de l’Éternel et de son peuple sont changées. Sans cesser d’être son “maître” Malachie 1. 6, Dieu se révèle maintenant à Israël comme son “mari”. L’esclavage de l’idolâtrie est aboli et oublié à jamais.

La bénédiction millénaire : versets 20-25

Après le travail nécessaire de la repentance et du retour vers Dieu, la scène de la bénédiction millénaire s’ouvre devant Israël relevé. Dieu retient l’action des instruments de son jugement (bêtes mauvaises, oiseaux de proie et serpents venimeux) et brise les engins de guerre (arc et épée) ; son peuple repose enfin en sécurité, “en ce jour-là” (versets 20, 23), le jour de la bénédiction.

Les relations entre l’Éternel et Israël sont comparées à de nouvelles fiançailles, formées pour toujours (verset 21). Il s’agit des privilèges de la “nouvelle alliance”, scellée par le sang de Christ à la croixJérémie 31. 33, 52 ; Matthieu 26. 28. La justice et le jugement, les bases du trône de Dieu, sont maintenant réunis pour bénir le peuplePsaume 89. 14 ; 94. 15. La bonté et la vérité, qui s’étaient rencontrées à la croix de ChristPsaume 85. 11, s’associent pour bénir un peuple heureux qui connaît l’Éternel. L’harmonie est parfaite entre les cieux et la terre, la création est libérée de la servitude de la corruptionRomains 8. 21. Israël, semence de Dieu, sera semé par Dieu lui-même (c’est le sens de Jizreël) dans la terre promise aux pères (à Abraham en particulier).

Dieu peut alors faire miséricorde à “Lo-Rukhama” et dire : “Tu es mon peuple” à “Lo-Ammi” (verset 25). Les citations que font les apôtres Paul et Pierre de ce passageRomains 9. 25 ; 1 Pierre 2. 10 montrent qu’il s’applique à Israël, alors que la promesse par laquelle se terminait le chapitre 1 (verset 10) annonçait au contraire la bénédiction future des nations.

Avec l’apôtre Paul, nous pouvons nous écrier : “O profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu !” Romains 11. 33

3. Christ, vrai Roi et son épouse terrestre : 3. 1-5

Ce court chapitre résume par avance toute l’histoire de la nation d’Israël jusqu’au millenium. Dieu invite le prophète à accomplir un nouvel acte symbolique pour présenter un aspect de l’histoire morale du peuple pendant le temps de son infidélité, et avant son rétablissement. Ce que va vivre Osée (versets 3-5) s’applique prophétiquement à Israël (versets 6, 7).

Le prophète devait s’attacher par amour à une femme infidèle2. Le prophète représente ici l’Éternel et la femme adultère est Israël. Le peuple avait estimé que son abandon de l’Éternel pour se choisir des faux dieux lui assurerait des avantages (symbolisés par les gâteaux de raisins3 que Dieu lui aurait refusés). Quel égarement ! les chrétiens font de même lorsqu’ils s’éloignent de Christ, la seule source de vraie bénédiction ! Ni les plaisirs raffinés du monde, ni les délices du péché, ne peuvent jamais combler le cœur.

Ayant acquis cette femme (même pour un prix dérisoire), le prophète avait des droits sur elle : elle devait l’attendre, et lui être fidèle. Ainsi, Israël est resté longtemps sans vrai Dieu ni faux dieux (statues ou théraphim), et sans vraies relations avec l’Éternel par la sacrificature (sans éphod), privé même du culte divin (sans sacrifice). Effectivement, la ruine de la sacrificature a été consommée avant même l’instauration de la royauté en Israël ; et les deux déportations (des dix tribus en Assyrie et de Juda à Babylone) ont mis fin à toutes les offrandes des sacrifices de paix (qui représentaient les relations du peuple avec Dieu).

Encore maintenant, “ce peuple répandu loin et ravagé… attend, attend” Ésaïe 18. 7. Mais son attente ne sera pas vaine ; “à la fin des jours” (verset 5) Israël se convertira, et se tournera vers Dieu pour reconnaître Christ comme vrai Roi. Dès aujourd’hui, tous les Juifs sont toutefois invités à accepter l’évangile de la grâce pour être sauvés.

Dans cette première partie de sa prophétie (chapitre 1 à 3), écrite à la veille de la disparition des dix tribus parmi les nations, Osée annonce :

  • le rétablissement du peuple dans son pays sous la bannière d’un seul Chef, Christ (chapitre 1) ;
  • la reprise des relations entre Dieu et Israël sur la base de la nouvelle alliance, pendant la période millénaire (chapitre 2) ;
  • la conversion du peuple et son retour vers Dieu, sous le sceptre de celui qui est le Seigneur de David, Christ lui-même (chapitre 3).

Notes

1

“Lo-Rukhama” : le peuple n’est plus l’objet de la miséricorde divine.

“Lo-Ammi” : le peuple n’est plus le peuple de Dieu.

2Peut-être une autre femme que Gomer (1, 3).
3Dans son idolâtrie, Israël offrait des gâteaux à la reine des cieux (Jérémie 7. 18 ; 44. 19).

Osée 2

3Dites à vos frères : Ammia ! et à vos sœurs : Rukhamab !

4Plaidez contre votre mère, plaidez ! car elle n’est pas ma femme et je ne suis pas son mari ; et qu’elle ôte ses prostitutions de devant sa face, et ses adultères d’entre ses seins, 5de peur que je ne la dépouille à nu, et que je ne la place là comme au jour de sa naissance, et que je n’en fasse comme un désert, et que je ne la rende comme une terre aride, et ne la tue de soif. 6Et je ne ferai pas miséricorde à ses enfants, car ce sont des enfants de prostitution ; 7car leur mère s’est prostituée, celle qui les a conçus s’est déshonorée ; car elle a dit : J’irai après mes amants qui m’ont donné mon pain et mon eau, ma laine et mon lin, mon huile et ma boisson. 8C’est pourquoi, voici, je vais fermer ton chemin avec des épines, et j’élèverai une clôture ; et elle ne trouvera pas ses sentiers. 9Et elle courra après ses amants, et ne les atteindra pas ; et elle les cherchera, et ne les trouvera pas. Et elle dira : J’irai et je m’en retournerai à mon premier mari ; car alors j’étais mieux que maintenant. 10Et elle ne sait pas que c’est moi qui lui ai donné le blé, et le moût, et l’huile. Je lui ai multiplié aussi l’argent et l’or : – ils l’ont employé pour Baal. 11C’est pourquoi je reprendrai mon blé en son temps, et mon moût en sa saison ; et j’ôterai ma laine et mon lin, qui devaient couvrir sa nudité. 12Et maintenant je découvrirai sa honte aux yeux de ses amants, et personne ne la délivrera de ma main ; 13et je ferai cesser toutes ses délices, sa fête, sa nouvelle lune, et son sabbat, et toutes ses assemblées ; 14et je détruirai sa vigne et son figuier, dont elle disait : Ce sont là mes présents que mes amants m’ont donnés ; et j’en ferai une forêt, et les bêtes des champs les dévoreront. 15Et je visiterai sur elle les jours des Baals, où elle leur brûlait de l’encens, et se parait de son anneau de nez et de ses colliers, et allait après ses amants, et m’a oublié, dit l’Éternel.

16C’est pourquoi, voici, moi, je l’attirerai, et je la mènerai au désert, et je lui parlerai au cœur ; 17et de là je lui donnerai ses vignes, et la vallée d’Acor pour une porte d’espérance ; et là elle chanterac comme dans les jours de sa jeunesse et comme au jour où elle monta du pays d’Égypte. 18Et il arrivera, en ce jour-là, dit l’Éternel, que tu m’appelleras : Mon mari, et tu ne m’appelleras plus : Mon maîtred. 19Et j’ôterai de sa bouche les noms des Baals, et on ne se souviendra plus de leur nom.

20Et je ferai pour eux, en ce jour-là, une alliance avec les bêtes des champs, et avec les oiseaux des cieux, et avec les reptiles du sol ; et j’ôterai du pays, en les brisant, l’arc et l’épée et la guerre ; et je les ferai reposer en sécurité. 21Et je te fiancerai à moi pour toujours ; et je te fiancerai à moi en justice, et en jugement, et en bonté, et en miséricorde ; 22et je te fiancerai à moi en vérité ; et tu connaîtras l’Éternel. 23Et il arrivera, en ce jour-là, que j’exaucerai, dit l’Éternel, j’exaucerai les cieux, et eux exauceront la terre, 24et la terre exaucera le froment et le moût et l’huile, et eux exauceront Jizreële. 25Et je la sèmerai pour moi dans le pays, et je ferai miséricorde à Lo-Rukhamaf, et je dirai à Lo-Ammif : Tu es mon peuple, et il me dira : Mon Dieu.

Osée 3

1Et l’Éternel me dit : Va encore, aime une femme aimée d’un ami, et adultère, selon l’amour de l’Éternel pour les fils d’Israël, tandis qu’eux se tournent vers d’autres dieux et aiment les gâteaux de raisins. 2Et je me l’achetai pour 15 [pièces] d’argent, et un khomer d’orge et un léthecg d’orge. 3Et je lui dis : Durant beaucoup de jours tu m’attendras, tu ne te prostitueras pas, et tu ne seras à [aucun] homme ; et moi [je ferai] de même à ton égard. 4Car les fils d’Israël resteront beaucoup de jours sans roi, et sans prince, et sans sacrifice, et sans statue, et sans éphod ni théraphim. 5Ensuite, les fils d’Israël retourneront et rechercheront l’Éternel, leur Dieu, et David, leur roi, et se tourneront avec crainte vers l’Éternel et vers sa bonté, à la fin des jours.

Notes

amon peuple.
belle a [obtenu] miséricorde.
cou : répondra.
dhéb. : Mon Baal.
eDieu sème.
fvoir 1. 6, 9.
gdemi-khomer.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)