Paul avait appris que des paresseux causaient des problèmes à Thessalonique. Ils se mêlaient de tout. Il est à remarquer que ce sont ceux qui travaillent le moins qui sont les plus portés à la critique.
La paresse est sévèrement réprouvée dans la parole de Dieu, en particulier dans les Proverbes. Le fainéant est orgueilleuxProverbes 26. 16, pourtant sa paresse est le fruit de la sottise, puisqu’il ne songe pas au lendemainProverbes 12. 11. La paresse attise la convoitise, mais le paresseux ne trouve jamais le moyen de voir ses désirs satisfaitsProverbes 13. 4 ; 21. 5.
L’homme devient paresseux, avant tout par égoïsme, quelquefois par désir de nuire, comme l’esclave infidèle dans la parabole de Matthieu 25. Il ne se soumet pasÉphésiens 5. 21. Sa paresse est le motif de sa condamnationMatthieu 25. 24-30.
La présence de paresseux cause du trouble dans l’assemblée. Ils font honte à leur famille et risquent d’être une charge pour les frèresProverbes 10. 5, 26. Aussi Paul enjoint-il à ces personnes de travailler paisiblement. Quand on est en paix avec son entourage, beaucoup de problèmes trouvent leur solution. Si ces frères refusent d’écouter, Paul montre la conduite à tenir à leur égard.
Paul demande aux Thessaloniciens de ne pas se lasser en faisant le bien (ou plutôt ce qui est bien). Les croyants fidèles auraient pu être découragés en se disant : « Pourquoi faire tant d’efforts ? Certains ne sont que des profiteurs potentiels ». Certes, il ne s’agit pas de faire le bien sans discrimination. Mais tout ce que nous faisons, nous l’accomplissons pour le Seigneur, non pour les hommesColossiens 3. 23. Nous sommes appelés à faire ce qui est placé devant nous, avec la force que le Seigneur nous donneEcclésiaste 9. 10. Faire le bien a toujours un but : amener des hommes et des femmes à Christ, soulager les souffrances, aider dans les difficultés, ou encourager les croyants qui passent par l’épreuve.
Si un paresseux ne voulait pas obéir à la parole de l’apôtre, Paul demande aux Thessaloniciens de ne plus “avoir de commerce” avec lui, c’est-à-dire d’interrompre les relations sociales. Le support a des limites qui ne dépendent pas de notre somme de patience. Si nous continuons à marcher avec une telle personne, nous approuvons sa conduite. Nous nous en rendons complices.
L’avertissement de l’apôtre est très sérieux, même s’il ne s’agit pas d’exclure cette personne de l’assemblée, mais de l’amener à avoir honte de sa vie de paresse et de désordre. Par cette discipline préventive et corrective, l’assemblée peut amener une telle personne à se repentir. Ce n’est que lorsque tout a échoué et que le caractère de “méchant” est manifeste1 Corinthiens 5. 13 que l’assemblée prononce l’excommunication en vue du rétablissement2 Corinthiens 2. 7, 8.
Ne pas “avoir de commerce” avec un frère qui désobéit, doit s’entendre dans les contacts sociaux et fraternels, non dans la sphère pastorale. Isoler ce frère doit l’amener à reprendre ses activités. Mais cesser tout contact rend impossible le travail pastoral. Un vrai berger prend soin des brebis. Ce sont les mauvais pasteurs qui ne ramènent pas la brebis égarée (litt. : chassée) Ézéchiel 34. 4.
Paul ne se substitue pas aux frères de Thessalonique quand il s’agit de maintenir l’ordre dans l’assemblée. L’apôtre demande à l’assemblée locale d’avertir comme un frère celui qui ne veut pas obéir, mais sans le tenir pour un ennemi. Sous peine de ruiner l’assemblée locale, il faut avertir dans un esprit d’amour, en faisant abstraction de soi-même afin que nos propres sentiments ne fassent pas écran à nos raisons fondées sur la parole de Dieu.
Être chrétien implique que mon frère a le droit de regard sur ma vie. Sans cela comment pourrait-il m’avertir ? Il faut beaucoup de sagesse pour discerner quand et comment intervenir dans les affaires des autres, sans vouloir se mêler de tout (verset 11). Pour agir dans de tels cas, nous sommes éclairés par l’expérienceHébreux 5. 14.
En terminant son épître, Paul demande que le Seigneur donne la paix aux Thessaloniciens. La pensée de l’Esprit est vie et paixRomains 8. 6. Le Seigneur donne la paix en l’accomplissant en nousÉsaïe 26. 12.
La seule vraie paix que nous puissions trouver sur la terre est dans le cadre de l’assemblée et de la famille chrétienne. Le Seigneur la procure “en toute manière”, c’est-à-dire pour accomplir le mieux possible ce qu’il nous confie. La paix permet d’affronter ensemble les difficultés. Par le bonheur qu’elle apporte, elle contribue à la formation de la nouvelle générationJérémie 32. 39.
La paix dans l’assemblée, ce n’est pas :
Pour connaître la paix dans une assemblée locale, il faut comprendre que les troubles proviennent essentiellement de problèmes internes à cette assemblée. La paix ne dépend pas seulement de bonnes dispositions, mais d’un effort personnel et collectifRomains 14. 19. Elle comporte l’acceptation de nos différences, dans l’humilité et l’estime réciproqueÉphésiens 4. 1-3. La paix résulte de l’édification et d’une marche dans la crainte du SeigneurActes 9. 31. Ses effets dans l’assemblée sont multiples :
Paul recourait à un secrétaire pour écrire ses lettres1, mais il les signait d’une manière caractéristique pour les authentifier1 Corinthiens 16. 21 ; Colossiens 4. 18.
L’apôtre termine comme il avait commencé, en invoquant la grâce du Seigneur sur tous les Thessaloniciens. Tous en avaient besoin, les croyants fidèles, comme ceux qui vivaient d’une manière désordonnée. Tout est grâce parce que tout prend son origine en Dieu. Que personne ne soit privé de la grâceHébreux 12. 15, 16 et que chacun y puise ! Les ressources de la grâce sont infinies.