Jude 17-25

1. Se souvenir de la parole d’avertissement : versets 17-19

“Mais vous…” Après avoir dénoncé les apostats, qui suivent leur route d’impiété, Jude se tourne vers les enfants de Dieu. Au milieu de tout ce mal, ils ont besoin de directives claires. Le Saint Esprit avertit, mais aussi guide dans le bon chemin. Vous, “bien-aimés” du Seigneur, aimés des frères, vous êtes avertis :

• Par qui ? Une mise en garde n’a de valeur qu’en fonction de la confiance qu’on peut avoir en celui qui la donne. Si un danger en montagne m’est signalé par un guide expérimenté, j’y attacherai plus d’importance que si je suis prévenu par quelqu’un qui ignore tout de la montagne. Or cet avertissement est donné par les apôtres du Seigneur, ceux qu’il a appelés, enseignés, envoyés avec la mission particulière d’être ses témoins, comme dépositaires de sa parole. À l’époque de Jude, leur message n’était plus seulement oral. Il existait déjà un ministère écrit2 Pierre 3. 15. Et aujourd’hui, nous avons dans les mains la Bible entière, y compris l’épître de Jude.
• Quel est le sujet de leur mise en garde ? C’est “la fin des temps”, période dangereuse dans laquelle nous sommes. Elle a commencé à la fin de l’ère apostolique et se terminera au retour du Seigneur. “Aux derniers temps, quelques-uns apostasieront de la foi” 1 Timothée 4. 1, “temps fâcheux” 2 Timothée 3. 1, période de combats, où “des moqueurs viendront” 2 Pierre 3. 2, 3.

Prenons garde à ce double avertissement ! Ces hommes se moquent de Dieu, tournent sa Parole en dérision et vivent au gré de leurs passions.

Derniers caractères des apostats : verset 19

Ils se séparent eux-mêmes. Comme les Pharisiens (les « séparés »), ils se tiennent à part : ils s’estiment les meilleurs et méprisent les autres. Ils entraînent des disciples après euxActes 20. 30 ; Romains 16. 17, 18.

Ce sont des hommes “naturels”, sans la vie de Dieu ; ils sont gouvernés par leurs sentiments, leurs pensées humaines, car ils n’ont pas en eux le Saint Esprit, qui est le lien de la paix et maintient l’unité.

2. Construire : verset 20a

Être averti du mal est nécessaire, mais s’en occuper plus qu’il ne faut, éloigne du Seigneur. Or c’est en lui qu’est la source de la force, c’est lui qui fortifie, qui unit, qui rassemble. Il est indispensable de se nourrir de la vraie doctrine. “Notre très sainte foi”, ce sont tous les enseignements de la parole de Dieu. Passons du temps à la lire, pour la connaître et la vivre. Celui qui écoute la Parole et la met en pratique est comme un homme qui a fondé sa maison sur le roc, dit le SeigneurMatthieu 7. 24, 25. Il est profitable aussi de transmettre à d’autres ce qu’on a reçu et de recevoir des autres enseignements et exhortations.

3. Prier : verset 20b

La puissance pour construire est dans la prière. Prier “par le Saint Esprit” (et non prier le Saint Esprit, ce dont nous ne trouvons pas d’exemple dans la Bible), car l’Esprit nous est en aide pour demander ce qui convient, il intercède pour nousRomains 8. 26. Cette attitude dans la dépendance de l’Esprit est en contraste avec l’arrogance des apostats, qui n’ont pas l’Esprit (verset 19).

4. Se conserver dans l’amour de Dieu : verset 21 a

L’amour de Dieu est immuable. Il nous a aimés quand nous étions loin de lui, Il a montré son amour en nous donnant son Fils unique pour nos péchésRomains 5. 8. Si nous oublions que nous sommes les “bien-aimés du Père” (verset 1), nous en sommes les seuls responsables. Mais comment demeurer dans son amour ? En gardant ses commandementsJean 15. 9, 10 ; en grandissant dans la connaissance de Dieu et dans sa communion, nous croîtrons dans sa grâce. Et nous serons assurés que rien, absolument rien, “ne peut nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur” Romains 8. 39.

5. Attendre la venue de Christ : verset 21 b

Le Seigneur vient. Cette espérance est-elle active, vivante en nous ? Cette venue est appelée “la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ”, car c’est sa main constamment secourable qui tire tous ses bien-aimés vers lui et les garde. Sa miséricorde qui a éclaté à la croix, qui nous est multipliée durant toute notre vie, brillera d’un éclat merveilleux à son retour.

La foi, l’espérance et l’amour sont toujours les ressources du chrétien sur la terre. Et les trois personnes divines sont à l’œuvre en sa faveur.

6. Attitude à l’égard des faibles et des opposants : versets 22, 23

Dans ces temps troublés et difficiles, beaucoup sont ébranlés et peut-être en danger d’être entraînés dans l’erreur et de se détourner du Seigneur. Il faut du discernement pour s’occuper des “uns” et des “autres”. Ces personnes ne sont pas en elles-mêmes des apostats, mais elles n’ont pas une foi solide. Chaque cas est particulier et demande une sagesse toute spéciale, avec amour, vérité, humilité, dans “la crainte” de Dieu. Il faudra être sévère avec les “contestataires”, mais la répréhension n’exclut pas la douceur2 Timothée 2. 25. Ceux qui hésitent ou doutent sont eux-mêmes en danger et sont des éléments de trouble pour les autres ; s’il est nécessaire de les “tirer du feu”, il ne doit jamais y avoir de compromission avec le mal. Le vêtement est souvent une image du témoignage extérieur. Le principe divin est toujours d’aimer les personnes, mais de haïr leurs mauvaises actions.

Cette épître, qui a brossé un sombre tableau de la chrétienté, se termine par un chant de victoire, de joie et de louange. Même quand tout semble s’écrouler sur la terre, Dieu ne change pas. Et l’objectif du croyant est d’être “irréprochable” au milieu du mal ambiant. Nous n’avons pas de force en nous-mêmes pour être préservés du mal, mais Dieu le peut et il veut le faire. Dans une des premières lettres, au début de l’histoire de l’Église, il est écrit : Dieu est fidèle pour vous conserver sans reproche1 Thessaloniciens 5. 23, 24 ; et maintenant, à la fin de l’histoire, quand l’apostasie fait des ravages, il est puissant pour le faire. Il peut nous garder de toute chute, nous affermir pendant toute notre vie, pour que nous arrivions au but sans encombreRomains 16. 25 ; Philippiens 1. 10. Il peut nous délivrer de circonstances particulièresDaniel 3. 17 ; nous pouvons lui demander sa force. Tout à l’heure, il nous fera paraître sans défaut et pleins de joie devant lui, dans sa gloire. Quelle perspective merveilleuse !

Alors, avec Jude, nous chantons aussi les premières notes du cantique éternel : “Au seul Dieu, notre Sauveur, par notre Seigneur Jésus Christ, gloire…” Il est le Dieu unique, mon Sauveur personnel, par l’œuvre du Seigneur Jésus.

À Lui,

• la gloire : en lui tout dit gloire ;
• la majesté : il est au-dessus de tout et de tous ;
• la force : celle du Dieu tout-puissant ;
• le pouvoir ou l’autorité universelle : pour le temps et l’éternité.

Est-il aussi le Seigneur de ma vie ?

Qu’il soit éternellement béni !

Cette épître, la dernière, se termine par un chant de louange et de joie à celui dont la gloire brillera toujours. Tous ses conseils s’accompliront. Il aura le dernier mot. Tout est dans sa main. Qu’il accorde à chacun de le connaître comme “Dieu, notre Sauveur” pour “attendre la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle.”