Après les promesses et les avertissements des deux premiers chapitres, viennent maintenant la prière et la louange1 par lesquelles Habakuk met le point final à son livre. Il se rappelle le passé où Dieu avait agi en puissance et en grâce pour son peuple. Il intercède pour que ce dernier soit délivré et finalement exprime sa confiance victorieuse en un Dieu qui ne change pas.
Au début de chaque chapitre, Habakuk révèle ses pensées intimes. La réponse de Dieu au chapitre 2 l’avait troublé, rempli d’angoisse. Par la prière, il goûte la communion de son Dieu et lui demande de raviver son œuvre au fil des ans. Il espère en Dieu qui fera briller sa grâce à l’égard d’Israël et exercera son jugement à l’encontre de ses adversaires, comme jadis lorsqu’il était intervenu en faveur de son peuple. La miséricorde de Dieu est en parfaite harmonie avec sa justice sainte. Ce verset 2 nous livre le cœur de la prière d’Habakuk. Faisons nôtre son intercession et prions Dieu pour qu’il ravive son œuvre en réveillant la conscience et les affections de ses enfants, mais aussi en amenant encore beaucoup de ses créatures au Seigneur Jésus.
Si Dieu est intervenu autrefois pour faire sortir son peuple d’Égypte (versets 3-6), il viendra aussi pour le délivrer, lui et son Oint (Le Messie) (versets 7-15). Après l’évocation de la majesté de celui qui vient (versets 3-4) suit la manifestation de sa puissance en jugement. Toute la création reflète sa magnificence, la lumière est son vêtementPsaume 104. 2. Son éclat est comme la lumière du soleil et les rayons de la lumière l’enveloppent. Là, dans l’intensité de cette lumière, se cache la puissance de Dieu. En vérité, la splendeur abrite le Dieu glorieux et invisible. Notre Dieu est un Dieu qui se cacheÉsaïe 45. 15, mais il s’est glorieusement révélé en ChristJean 1. 18 ; 2 Corinthiens 4. 16. Quel Dieu glorieux que le nôtre : l’Être omniprésent, omnipotent et omniscient qui s’arrête, regarde et va juger la terre avant de délivrer son peuple. S’il est bien un regard perçant à qui rien ni personne ne peut échapper, c’est bien celui-làMarc 11. 11 ! Ses voies sont éternelles : Il œuvre dans le temps et dans toute la création mais il les surpasse infiniment. Quelle assurance cette pensée ne donne-t-elle pas à la foi ! Ce qu’il a fait dans le passé, il le fera dans l’avenir.
Remarquons l’analogie entre la délivrance prophétique future et celle d’Égypte qui n’en était qu’une faible image. Puissance aussi du Créateur sur sa création : allusion certainement à la mer Rouge et au Jourdain asséchés pour laisser passer Israël (versets 8, 15) ou encore au miracle de Gabaon (verset 11) Josué 10. 12. De l’infiniment grand… à l’infiniment petit, tout lui est soumis. On donne beaucoup d’importance aujourd’hui au travail et aux œuvres de l’homme. Mais face à l’œuvre de Dieu, que sont-elles ? N’oublions pas de louer et de rendre gloire à celui qui a tout créé et qui “soutient toutes choses par la parole de sa puissance” Hébreux 1. 3. Le but de toutes ces manifestations de puissance n’est-il pas d’annoncer (verset 13) l’intervention salutaire du Tout-Puissant pour son peuple ?
Encore tout ému dans son être, ébranlé en pensant aux souffrances de son peuple piétiné par les Chaldéens, Habakuk entrevoit (verset 17) le lugubre tableau de la désolation : même toute vie a disparu. Et là, alors qu’il pourrait sombrer dans le découragement et l’amertume, sa foi prononce les mots du vainqueur : “Mais moi, je regarderai vers l’Éternel, je m’attendrai au Dieu de mon salut ; mon Dieu m’écoutera” (verset 18) Michée 7. 7. Il nous faut apprendre impérativement cette leçon quand nous traversons des moments difficiles. Ce n’est pas dans les circonstances que le prophète peut avoir de la joie, mais dans le Dieu de son salutPhilippiens 4. 4. Le salut n’est pas une chose que Dieu nous aide à faire, mais il l’a fait par lui-même ; et son œuvre pour nous, encore et toujours, doit être la source de notre joie. Il faut y revenir quotidiennement, car c’est notre plus grand sujet de bonheur.
Habakuk (verset 19) comprend que le juste ne peut vivre que par sa foi. Cette foi lui permet de surmonter les embûches. Elle le pousse, plutôt que de discuter des problèmes insolubles qui préoccupent son cœur, à les déposer devant Dieu par la prière. Et à attendre. Dans la nuit de l’épreuve s’élève le chant paisible de la confiance née de cette foi qui lui fait gravir les lieux élevés d’où l’on domine le monde.
Comme d’autres l’ont fait, retenons ces trois versets d’Habakuk :