A Jérusalem, Esdras découvre une situation désolante : l’infiltration du monde et les mariages avec les habitants du pays. Les chefs et les gouverneurs ont été les premiers dans ce péché. Ils ont manqué de vigilance. Le service fait autrefois avec des cœurs attachés à l’Éternel est devenu un service de pure forme. Les habitudes et la profession extérieure ont remplacé les précieuses manifestations de la vie divine. Les compromis ont engendré la désobéissance et l’aveuglement. La séparation demandée par l’Éternel en Deutéronome 7. 3 n’a pas été maintenue et les conséquences désastreuses sont apparues.
Bien des chrétiens se comportent actuellement ainsi malgré les injonctions de la Bible2 Corinthiens 6. 14 ! Sans même aller jusqu’à des alliances condamnables, nous risquons de laisser les principes du monde entrer dans nos habitudes. La parole toujours utile : “n’apprenez pas le chemin des nations” Jérémie 10. 2 est oubliée. La marche de la foi fait de plus en plus place à une marche où calculs, ambitions et appuis humains règlent une conduite alors semée de déceptions. Le cœur est partagé. Dieu n’est pas au centre de nos préoccupations.
Fort affligé, Esdras s’assied, désolé. Il déchire son manteau et sa robe, arrache ses cheveux et sa barbe pour manifester sa douleur et son indignité d’homme et de sacrificateur. Il s’humilie personnellement devant Dieu pour recevoir de lui le discernement et la force d’agir. Ceux qui tremblent aux paroles du Dieu d’Israël, à cause du péché de ceux qui sont remontés, s’assemblent vers lui. Le silence témoigne d’une intense douleur. Chacun attend jusqu’à l’offrande du soir, moment qui évoque le sacrifice de Christ sans lequel tout serait à jamais perdu pour le peuple. La voie du relèvement est ouverte. Le regard de Dieu va se porter sur ces fidèles. “C’est à celui-ci que je regarderai : à l’affligé, et à celui qui a l’esprit contrit et qui tremble à ma parole” Ésaïe 66. 2.
La relation personnelle d’Esdras avec l’Éternel n’est pas altérée. Il s’agenouille et étend ses mains vers l’Éternel qu’il peut nommer à trois reprises “mon Dieu” (verset 6). C’est la position de dépendance. Il confesse alors le grand nombre des iniquités du peuple et s’y associe. Il reconnaît la culpabilité de toutes les générations. Il déclare que le châtiment de Dieu est juste, et souligne la grâce par laquelle Dieu ne les a pas abandonnés. Six fois (versets 8, 9, 10, 13), il peut dire “notre Dieu”. L’Éternel a laissé des rescapés pour trouver une voie de salut et redonner de la vie dans la servitude (verset 8). Il l’avait fait après le premier retour (chapitre 3) et lors du réveil du chapitre 5. Il l’opère encore par le relèvement commencé au chapitre 7.
Le verset 12 souligne la nécessité d’une mise à part de fait et de cœur pour être fort, pour se nourrir des biens réservés par Dieu et pour appeler la bénédiction sur la descendance.
Le verset 15 n’exprime pas une contradiction. Il révèle une vraie connaissance de Dieu associée à une vraie crainte. La culpabilité fait séparation entre Dieu et les siens. Mais au Seigneur sont “les compassions et les pardons” Daniel 9. 9 et “Il accomplit le souhait de ceux qui le craignent : il entend leur cri, et les sauve” Psaume 145. 19. Les siens, après humiliation et confession, peuvent compter sur sa grâce et s’approcher de lui pour y faire appel.