Par Abdias, Dieu communique à son peuple sa pensée au sujet d’une peuplade qui l’a cruellement opprimé (verset 1). Il est rassurant de savoir que Dieu n’est pas ignorant ou indifférent à nos circonstancesLamentations de Jérémie 3. 35, 36. Dieu déclare qu’Édom en a trop fait. Pour l’arrêter, Dieu va se servir à la fois de son peuple et des nations. Le peuple entend la nouvelle directement de l’Éternel : c’est le message prophétique. Les nations reçoivent un ambassadeur : on parle aujourd’hui du rôle de la diplomatie et des médias. En réalité Dieu est au-dessus de la scène.
Pour Dieu le temps ne compte pas et il annonce le jugement comme s’il était déjà passé (verset 2). Il va abaisser Édom à cause de sa prétention et de son orgueil (verset 3). Ne sommes-nous pas souvent fiers de nos succès familiaux ou professionnels ? Prions aussi pour nos gouvernants, nos chefs d’entreprises afin qu’ils soient gardés de l’arrogance.
Édom s’est cru inaccessible et redoutable comme l’aigle (versets 3, 4) Job 39. 28. L’allusion au nid parmi les étoiles fait penser au désir du roi de Babylone1Ésaïe 14. 13, réminiscence ancestrale de la tour de BabelGenèse 11. 4. L’orgueil est ce péché qui se croit invisible, caché dans le cœur, qui pousse l’homme à faire de lui-même son propre dieuÉzéchiel 28. 2 ; Habakuk 1. 11. Cette parole s’illustre de façon frappante dans plusieurs religions qui demandent de laisser s’épanouir le dieu qui habiterait en nous ! La sentence divine tombe, brève et sans appel : “Je te ferai descendre de là” (verset 4). Dieu résiste toujours aux orgueilleuxProverbes 3. 34 ; Jacques 4. 6 ; 1 Pierre 5. 5, et la Parole prédit leur ruineProverbes 16. 18 ; Ésaïe 2. 12-18. Que Dieu nous garde de nous élever !
Le pillage prédit offre un spectacle pire qu’une maison après le passage de voleurs ou qu’une vigne après la vendange (verset 5). L’homme croit parfois échapper au regard de DieuJérémie 23. 24, mais un jour tout sera mis à nu (verset 6) Romains 2. 16.
Édom subit trois châtiments :
Puissance et sagesse étaient revendiquées par cette peuplade, mais c’est en Dieu – pour nous en Christ – que nous les trouvons1 Corinthiens 1. 24.
Les raisons qui amènent la destruction d’Édom sont exposées maintenant : il a usé de violence envers son frère Jacob (verset 9), comme Caïn envers Abel. De même, la violence humaine a été une des causes du délugeGenèse 6. 11. La gravité du meurtre provient du fait que l’homme a été fait à l’image de DieuGenèse 9. 6 ; toute agression est donc le reflet d’une révolte intérieure contre Dieu lui-même. Satan d’ailleurs est meurtrierJean 8. 44. Il est le chef de file des ennemis de Dieu : “Caïn était du méchant et tua son frère” 1 Jean 3. 10-12. Celui qui suit ce chemin de fierté et ne se repent pas subira le sort réservé au diable. Édom symbolise ce destin, lui qui a montré une “inimitié perpétuelle” Ézéchiel 35. 5. À travers ce texte prophétique, nous retrouvons ainsi une grande vérité biblique : l’homme est soit dans la lumière soit dans les ténèbres, et il ne vient à la lumière que par la repentance et la foi.
Édom a lâchement profité d’une défaite israélite pour écraser encore plus le vaincu (verset 10). Combien de nations déchirées par le fanatisme pourraient entendre aujourd’hui le cri du prophète Abdias ! A sept reprises, le reproche s’adresse à Édom : “Tu n’aurais pas dû” (versets 12-14), soulignant sa responsabilité, mais donnant aussi le sentiment que l’Éternel regrette d’en arriver là. Cette expression est d’ailleurs traduite dans certaines versions par des impératifs : “n’arrête pas ton regard… ne te réjouis pas…”, soulignant l’appel final de la grâce divine. Il en va de même en Ésaïe 21. 11, 12, où la sentinelle répond avec douceur aux moqueries d’Ésaü.
Édom a porté des regards cyniques sur son frère dans la détresse : c’est le comble de la méchanceté, celle que Christ a dû traverser sur la croixPsaume 22. 18. Aux regards s’ajoutent les paroles violentes (verset 12), outrages également subis par ChristPsaume 22. 8. Enfin les crimes (verset 14) terminent la liste tragique.
Le peuple juif souffrait à cause de son abandon du vrai Dieu. Il vivait un véritable désastre (verset 12), appelé aussi “chose étrange” 3, allusion au jugement divin que Dieu accomplit toujours comme à regretÉsaïe 28. 21. Comment Édom a-t-il pu s’en réjouir ? L’enseignement moral de cette prophétie nous interpelle : subsisterait-il en nous une satisfaction intérieure secrète de voir surgir des difficultés dans la vie d’un chrétien qui s’éloigne de la marche fidèle de la foi ? Écouterions-nous la voix qui dit : “c’est bien fait” ? Que Dieu nous aide à sonder nos cœurs et à ne pas suivre le chemin funeste d’Édom !