Venir dans ce monde pour accomplir la volonté du Père était la pensée du Fils de Dieu. Cette volonté, pour lui, impliquait un chemin de souffrance, et une mort de honte et de jugement. Il a dit : “Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre” (Jean 4. 34). Et plus loin, nous trouvons encore : “Je suis descendu du ciel pour faire, non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé” (6. 38). Nous ne nous étonnons donc pas de lire dans cet évangile : “Le Père aime le Fils et a mis toutes choses entre ses mains” (3. 35). Quelle joie profonde, ininterrompue, le Père a dû trouver dans cet homme parfait, son propre Fils bien-aimé, qui ne pensait jamais à lui-même ! Il ne pensait pas à alléger sa fatigue et sa peine ; il ne recherchait pas sa gloire et son honneur propres ; mais, constamment, il ne cherchait qu’à accomplir la volonté de Celui qui l’avait envoyé dans le monde.

Quand l’heure de la croix approchait et que l’ombre de la mort pesait sur lui, son âme était troublée. Accomplir la volonté de son Père, même si cela rendait nécessaire qu’il endure les souffrances de la mort, était pour lui une source de joie ; mais il était réellement terrible pour son âme, d’envisager de passer par la mort, et de connaître la colère de Dieu contre nos péchés. Dans cette profonde angoisse, il questionne : “Que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure” (Jean 12. 27). Mais non ! Il ne demanderait pas que cette heure lui soit épargnée ; il était venu jusqu’à cette heure pour glorifier le nom de son Père en accomplissant sa volonté. À cause de cela, lorsque la coupe de la malédiction lui a été présentée à Gethsémané, il a dit à son Père : “Que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite” (Luc 22. 42). Oui, “à cause de la joie qui était devant lui” – celle d’accomplir la volonté du Père en anticipant les merveilleux résultats qui en découleraient –, il s’y est soumis, quel qu’en soit le prix : “il a enduré la croix, ayant méprisé la honte”.