« Si nous confessons nos péchés, il (Dieu) est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité. » (1 Jean 1. 9)
De quoi le Seigneur Jésus nous libère-t-il lorsque nous le recevons par la foi ? D’abord de la culpabilité si caractéristique de l’expérience humaine. Des prisonniers ont pu témoigner combien ce sentiment de culpabilité était douloureux et pénétrant dans la solitude d’une cellule. Avez-vous remarqué que la première parole que le Seigneur Jésus a dite au paralytique, c’est : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés » (Marc 2. 5) ? C’était aussi le message des apôtres lorsqu’ils présentaient l’évangile (Actes 2. 38 ; 5. 31 ; 10. 43 ; 13. 39…).
Aucun de nous n’échappe à la culpabilité. Que nous voulions le reconnaître ou non, que nous le refoulions ou non, nous sommes coupables. Nous nous sommes insurgés contre l’amour et l’autorité de Dieu et contre le bien d’autrui. Tous, à un moment ou à un autre, nous avons fait ce que nous savons ne pas être juste. Personne ne peut être vraiment libre avec un poids sur la conscience. Mais, à la croix, Jésus s’est identifié à notre injustice, il a porté notre péché, notre culpabilité. Il est mort à notre place pour que nous puissions être pardonnés et rendus justes. Dieu efface la culpabilité de celui qui se confie en lui (Psaume 34. 23). Il libère notre conscience du poids de nos péchés. Nous n’avons pas à gagner ce soulagement, nous le recevons, par la foi, comme un don de Dieu (Romains 3. 24). C’est ce que la Bible appelle la justification par la grâce de Dieu, au moyen de la foi (Romains 3. 24, 28).
Chrétiens, la mort de Christ nous libère et nous purifie de toutes nos fautes, commises avant notre conversion, aussi bien qu’après. Ne nous laissons donc pas accabler, année après année, pour des péchés que nous avons déjà confessés à Dieu. Certes, nous devons nous appliquer à réparer les torts commis envers autrui, mais n’oublions jamais que notre relation avec Dieu notre Père est établie, une fois pour toutes, par la mort de Jésus Christ. Ce qui peut nous échapper, c’est le bonheur de vivre cette relation, que nous appelons la communion. Nous la retrouverons si nous avons l’humilité de reconnaître nos fautes devant Dieu et de nous confier en sa grâce qui pardonne et rétablit.
« Christ est la fin de la loi pour justice à tout croyant. » (Romains 10. 4)
« Déliés de la loi » (Romains 7. 6). Parole étonnante mais tellement libératrice ! Le chrétien est libéré de la loi comme moyen d’être justifié devant Dieu. Il n’est plus sous la loi mais sous la grâce (Romains 6. 14). Pratiquement, nous sommes longs à apprendre cette leçon. Souvent, nous nous comportons comme si nous étions emprisonnés dans des règles, des contraintes, des frustrations, parce que nous ne retenons pas fermement que notre conscience a été libérée de la culpabilité par l’œuvre de Christ. Ne tombons pas dans la pensée qu’il nous faut gagner la faveur de Dieu par notre obéissance.
Dieu avait donné sa loi, sainte et bonne, au peuple d’Israël qui devait la respecter strictement. Mais tous se sont montrés incapables de l’accomplir. La loi n’a pas servi à rendre juste devant Dieu mais à dénoncer le péché. Elle garde ce rôle pour celui qui n’a pas accepté Jésus Christ comme son Sauveur personnel (1 Timothée 1. 8-10) et démontre ainsi la nécessité d’être sauvé par Jésus.
Le chrétien, justifié par la foi en Christ, est mort à la loi parce qu’il est mort avec Christ afin qu’il vive à Dieu (Galates 2. 19). Ne pensons pas pour autant que la loi ne soit plus d’aucune utilité pour le chrétien ; elle est toujours l’expression du bien et du mal pour l’homme sur la terre. Sa force reste entière pour dénoncer les manifestations du mal en nous (1 Timothée 1. 8-9). Que personne n’enfreigne les prescriptions morales de la loi, sous prétexte qu’il est sous la grâce ! Ce serait outrager l’Esprit de grâce.
La loi garde donc sa valeur. Elle n’est pas notre règle de vie : « Christ est la fin de la loi pour justice à tout croyant » (Romains 10. 4). Lui est notre vie et notre modèle, lui l’expression suprême du bien. Si nous vivons près de lui, les exigences morales de la loi de Dieu sont accomplies en nous par l’Esprit (Romains 8. 4) et même dépassées (Matthieu 5. 17-48).
« La loi de l’Esprit de vie m’a affranchi (ou : libéré) de la loi du péché et de la mort. » (Romains 8. 2)
Non seulement Christ nous libère de la culpabilité des péchés mais il nous libère aussi de la puissance du péché. Si cette libération nous est donnée par pure grâce, nous avons à nous l’approprier par la foi. Même devenus chrétiens, n’avons-nous pas expérimenté, à un moment ou à un autre, cette puissance du mal qui nous dominait ? Nous retombions toujours dans les mêmes fautes dont nous avions honte. Au fil des siècles, bien des chrétiens sincères ont pensé qu’il suffisait de s’enfermer dans un monastère pour se soustraire à la tentation, mais ils n’ont pu atteindre ce but.
Alors quelles sont mes ressources ?
« Si quelqu’un veut venir après moi (dit Jésus), qu’il se renonce soi-même, et qu’il prenne sa croix, et me suive : car quiconque voudra sauver sa vie la perdra ; et quiconque perdra sa vie pour l’amour de moi, la trouvera. » (Matthieu 16. 24-25)
Savons-nous que la libération que Christ a produite par sa mort va plus loin que la délivrance du péché ? Elle apporte la libération de notre moi. Avant notre conversion, nous nous mettions à la première place, notre prochain au second rang, et Dieu tout à fait à l’arrière-plan.
Il se peut que, même après sa conversion, un chrétien ne soit pas délivré de lui-même. Tout en ayant l’assurance du pardon de ses péchés, le moteur de sa vie est encore sa propre volonté. Eh bien, Dieu veut nous donner de sortir aussi de cette prison du moi. Alors, au lieu de vivre centrés sur nous-mêmes, nous nous ouvrons au Seigneur, comme une fleur éclôt au soleil. Pour cela, nous n’avons pas à faire des efforts pour nous améliorer, mais à nous abandonner sans réserve à Dieu, à sa bonté, à sa puissance, à son Esprit. C’est ce que Jésus appelle prendre notre croix, chaque jour, c’est-à-dire renoncer à nous-mêmes pour suivre le Seigneur Jésus dans le chemin d’obéissance à Dieu qu’il nous a tracé.
Regardons comment Jésus a vécu : totalement libre, tout en donnant sa vie, non seulement à la croix mais à chaque instant de son service. Où Jésus puisait-il cette sérénité et cette liberté ? Dans l’amour de son Père avec lequel il vivait en parfaite harmonie. Il nous a appris que notre valeur, notre dignité ne se fondent pas sur le regard d’autrui mais dans le fait mystérieux et combien plus profond d’avoir été aimés, créés et rachetés par Dieu.
« Et c’est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi. » (1 Jean 5. 4)
« Résistez au diable, et il s’enfuira de vous. » (Jacques 4. 7)
Si le chrétien a besoin d’être délivré de ses ennemis intérieurs, il doit aussi être libéré des ennemis extérieurs que sont le monde et Satan. Le monde exerce des pressions très fortes sur les hommes, soit de manière ouverte dans les régimes totalitaires, souvent de manière plus subtile par des courants de pensée, l’argent, les plaisirs. Il nous détourne de la piété. Alors que faire ? Comment être délivré du monde ?
Déjà en prenant conscience que Christ a vaincu le monde par sa vie parfaite (Jean 16. 33) et à la croix où il a triomphé de toutes les puissances spirituelles qui dominent ce monde (Colossiens 2. 15). Quant à nous, nous saisissons notre libération du monde quand nous nous approprions, par la foi, la victoire du Fils de Dieu (1 Jean 5. 5).
Nous n’avons pas pour autant à nous retirer du monde mais à éviter le mal et être ainsi des témoins du Seigneur. Nous pouvons alors « faire du bien à tous » (Galates 6. 10), et être prêts à répondre de l’espérance qui est en nous (1 Pierre 3. 15). Quel témoignage pour ceux qui nous entourent, s’ils voient que nos centres d’intérêt ne sont pas dans ce monde ! Chrétiens, soyons des ambassadeurs pour Christ (2 Corinthiens 5. 20).
Si le monde oppresse, Satan son chef (Jean 14. 30) asservit, de manière terrible, les êtres humains par la violence et par le mensonge. Superstition, magie, horoscopes, sorcellerie, mais aussi philosophies athées, spectacles, ou délices du péché sont les armes que le diable emploie pour aveugler les pensées des incrédules (2 Corinthiens 4. 3) et les asservir. Mais le Fils de Dieu est venu afin de détruire les œuvres du diable (1 Jean 3. 8) ; par sa mort, il a rendu le diable impuissant (Hébreux 2. 14). Satan n’a pas de pouvoir sur le croyant qui lui résiste par la foi et la parole de Dieu (Éphésiens 6. 17 ; 1 Pierre 5. 9).
Cette parole de Dieu est libératrice (Jean 8. 32) parce qu’elle est la vérité, à l’opposé du mensonge qui asservit.