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Être libre en Christ
S. Fayard

« Quiconque pratique le péché est esclave du péché. » (Jean 8. 34)

Au bout de ma rue, une des plus grandes prisons d’Alsace dresse ses murs sinistres. Comme un défi ironique, tout à côté, vous trouvez quoi ? Le square de la Liberté. Et je me pose la question : les gens qui, assis sur un banc, profitent là des premiers rayons de soleil sont-ils nécessairement plus libres que ceux qui sont à 100 mètres derrière les barreaux ? Sur le plan civique, oui bien sûr, mais, en nous-mêmes, sommes-nous vraiment libres ?

Au fait, c’est quoi la liberté ? Faire ce que l’on veut, sans peut-être enfreindre les lois mais sans respecter aucune règle morale, sans tenir compte de l’autre, en ne vivant que pour soi ? Poussée à l’extrême, cette conception de la vie ne peut produire que la destruction. Destruction des foyers, des familles, de la société. Ce n’est pas cela la vraie liberté. Celle-ci ne peut être indépendante d’une loi morale. À notre époque, les hommes parlent facilement de libération de tabous et de règles surannées mais, en réalité, ils sont dépendants de leurs pulsions qu’ils sont incapables de maîtriser (2 Pierre 2. 19).

La liberté, nous apprend la Bible, était le privilège d’Adam. Dieu l’avait créé libre. Il pouvait manger librement de tout arbre du paradis (Genèse 2. 16). Sa liberté se réalisait dans la mesure où il restait en relation avec son Créateur, dans le respect de l’ordre divin : « De l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas » (Genèse 2. 17). Mais en transgressant ce commandement, Adam est devenu pécheur. « Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort » (Romains 5. 12). L’homme est, depuis lors, assujetti à la servitude et à la peur (Hébreux 2. 15 ; Romains 8. 20).

« L’Esprit du Seigneur… m’a envoyé pour publier aux captifs la délivrance,­… pour renvoyer libres ceux qui sont foulés. » (Luc 4. 18-19)

Mais la grâce de Dieu est apparue. Christ est venu. Il est le Rédempteur, celui qui rachète de l’esclavage du mal. Il produit ce changement radical que la Bible appelle la nouvelle naissance. Alors, nous pouvons accueillir la liberté, liberté dans notre relation avec Dieu que nous connaissons comme notre Père céleste. Liberté aussi dans nos relations avec ceux qui nous entourent, en qui nous ne voyons plus des étrangers inquiétants mais des personnes que Dieu aime et à qui il désire se faire connaître. Liberté intérieure enfin par l’action du Saint Esprit produisant dans notre âme une délivrance des forces du mal avec le désir et la capacité pour le bien.

Dieu donne gratuitement la liberté à tous ceux qui se confient en Jésus Christ. Tel est l’évangile. Être sauvé par Jésus, c’est être rendu libre. Il y a deux dimensions à cela :

  • d’abord le fait d’être affranchi de tout ce qui nous tient esclave,
  • ensuite celui d’être placé dans la liberté pour jouir de la véritable vie.

Le Seigneur Jésus est le Rédempteur, le Berger, le souverain Sacrificateur, le Fils de Dieu… Le titre de Rédempteur correspond au premier aspect : l’affranchissement ou la libération. Les noms de bon Berger, de souverain Sacrificateur et de Fils répondent au second : la liberté chrétienne. Nous aborderons successivement ces deux aspects.