Certains se sont étonnés de trouver ce récit dans l’Évangile de Marc alors qu’il ne figure pas dans les autres évangiles. Cependant, beaucoup d’érudits de la Bible croient que le récit du “certain jeune homme” est, en fait, autobiographique. Marc l’aurait inséré dans son évangile comme un portrait de lui-même, évoquant ainsi d’une manière originale son début de carrière dans le témoignage chrétien, tel que nous le trouvons dans le livre des Actes. Sa réputation dans l’Assemblée aurait été celle de quelqu’un qui fait demi-tour lorsque les choses se compliquent. Par la grâce de Dieu, et avec le temps, cette réputation changera, et pourtant, bien des années après l’épisode à Gethsémané (v. 32), Marc rappelle cet incident comme l’image honnête de ce qu’était son caractère naturel.

Marc était, semble-t-il, issu d’une famille pieuse et aisée. En effet, sa mère, Marie, pouvait mettre à la disposition de l’assemblée une maison assez grande pour y tenir une réunion de prières (Actes 12. 12). L’un de ses proches parents était un homme nommé Barnabas, un lévite devenu chrétien, dévoué au Seigneur et à ses intérêts (Colossiens 4. 10 ; Actes 4. 36). Nous pouvons déduire de ces faits que Marc avait sans doute grandi dans des conditions privilégiées, tant matérielles que spirituelles.

Mais de tels privilèges ne sont pas la garantie d’un succès spirituel et ne nous qualifient pas pour être prêts à servir le Seigneur Jésus. Le jugement de soi-même est une nécessité pour tout serviteur de Dieu ; il va toujours de pair avec la maturité spirituelle. Néanmoins, nous lisons que déjà lors de leur premier voyage missionnaire, Barnabas et l’apôtre Paul ont pris Marc avec eux (Actes 12. 25). On ne sait pas qui était à l’origine de cette décision, mais il se peut que Barnabas ait discerné un état spirituel prometteur chez son jeune parent. Or, dans l’œuvre du Seigneur, il est important de ne pas devancer le Seigneur et de ne pas nous lancer dans le service alors que nous n’y avons pas été envoyés. Marc allait apprendre cette leçon de la manière la plus pénible.