Paul se définit comme prisonnier et non comme apôtre. Il ne revendique nulle part son autorité apostolique, mais se place aux pieds de Philémon. Il s’associe Timothée : dans toute affaire, difficile ou pas, il est bon qu’il y ait deux témoins2 Corinthiens 13. 1. Ainsi est-il généralement préférable que ce soit deux frères qui s’occupent ensemble d’un casEcclésiaste 4. 9.
Plusieurs destinataires sont mentionnés :
Par ailleurs, Paul n’a pas peur d’écrire ouvertement : ce n’est pas un conciliabule dans le coin d’une pièce. Il nous semble souvent que le secret nous grandit et nous valorise ; or Jésus pouvait dire à la fin de son ministère : “Je n’ai rien dit en secret” Jean 18. 20.
Les pensées de Paul se tournent d’abord vers son Dieu. Quel temps devait-il passer en prière pour mentionner ainsi nommément ses amis2 Timothée 1. 3 ! Il a appris de bonnes nouvelles au sujet de Philémon dont le témoignage efficace, réel, a traversé les mers pour arriver jusqu’à Rome1 Thessaloniciens 1. 8 ; 3 Jean 6. Une fois de plus, Paul rapporte et souligne ce qu’il y a de positif dans une assemblée ou chez un croyant à qui il écrit. C’est un encouragement de lire ces compliments. Ne manquons pas de dire le bien que nous trouvons chez nos frères, aux autres et à eux aussi. A force de ne pas vouloir flatter la chair, nous n’exprimons plus les encouragements et les consolations dont chacun a besoin.
Philémon aimait le Seigneur et les frères. L’ordre est toujours celui-là ; on parle souvent de l’amour entre les chrétiens, mais cet amour ne pourra exister vraiment que s’il y a d’abord l’amour pour le SeigneurHébreux 6. 10. Notons le mot “tous” (verset 5) : son amour n’était pas borné à sa maison, à son assemblée ou même aux chrétiens qu’il connaissait, mais s’élargissait à tous les enfants de Dieu.
Paul remercie aussi Dieu de la communion qui existait entre Philémon et lui (verset 6), basée sur une même foi. Cette communion est active pour reconnaître “tout le bien”, tout ce qui était fait pour le Seigneur. Cet état d’esprit positif produisait de la joie, de la consolation et du repos3. Que rapportons-nous les uns des autres, le bien que nous constatons, ou le fétu que nous sommes si prompts à discernerLuc 6. 42 ?
L’amour sans réserve de Philémon touchait ses frères au plus profond d’eux-mêmes (verset 7). Cette activité d’amour trouve sa place tant dans le privé que dans l’assemblée : par exemple, que nous soyons un frère lors d’une réunion d’assemblée ou une sœur dans le cadre domestique, nous pouvons rafraîchir nos frères et sœurs en exprimant ce que l’Esprit nous pousse à dire que nous taisons trop souvent.
Pensons aussi à la joie de ce vieux frère, Paul, de voir Philémon accomplir sons service d’amour envers les saints. Si notre conduite est à la gloire du Seigneur, elle réjouira ceux qui nous précèdent.
Le verbe “rafraîchir” peut se traduire aussi par “reposer”. Le même mot est employé par le Seigneur en Matthieu 11. 28 à propos du repos de l’âme qu’il donne. Quel privilège de pouvoir à notre tour être des instruments du Seigneur pour procurer à nos frères du repos !
Le même lien entre le bien, le bon et le repos (ou le rafraîchissement) se retrouve une fois la création achevée : “L’Éternel… s’est reposé, et a été rafraîchi” (Exode 31. 17). Voir aussi Genèse 1. 31 ; 2. 2, 3 ; Psaume 23. 3.