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Épître à Philémon
Sondez les Écritures - 3e année

Philémon 1-7

Une leçon pratique d’amour dans la vérité

1. Adresse : versets 1-3

Paul se définit comme prisonnier et non comme apôtre. Il ne revendique nulle part son autorité apostolique, mais se place aux pieds de Philémon. Il s’associe Timothée : dans toute affaire, difficile ou pas, il est bon qu’il y ait deux témoins2 Corinthiens 13. 1. Ainsi est-il généralement préférable que ce soit deux frères qui s’occupent ensemble d’un casEcclésiaste 4. 9.

Plusieurs destinataires sont mentionnés :

  • Philémon, un chrétien de Colosses, sans doute assez aisé. Paul l’appelle son “bien-aimé” ; ainsi, dans ces deux mots (Philémon – dont le nom signifie “affectionné” – et bien-aimé), nous avons l’amour sous ses deux formes : « phileo », l’amour affectueux, tendre et « agapao », l’amour dans son sens absolu. Quelle belle introduction à une épître qui, précisément, nous montrera cet amour en action. Paul aimait Philémon à un double titre : d’une part, un titre général car il était un frère en Christ ; d’autre part, un titre particulier, car il était son “compagnon d’œuvre” 1. Les liens entre les croyants sont ainsi renforcés par le service partagé.
  • Apphie, probablement la femme de Philémon : Paul, dans sa sagesse, les associe dans cette affaire domestique. Les sœurs ont un rôle discret mais fondamental dans la vie pratique des maisons et du rassemblement et Paul le savaitActes 18. 26 ; Romains 16. 3.
  • Archippe, peut-être le fils de PhilémonColossiens 4. 17 : l’apôtre l’appelle son “compagnon d’armes”, comme ÉpaphroditePhilippiens 2. 25 ; ils avaient mené ensemble des combats comme le service de l’évangile en occasionne bien souventPhilippiens 1. 27.
  • “l’assemblée qui se réunit dans ta maison” 2 : Paul veut que l’assemblée locale soit au courant : une affaire personnelle ou familiale peut rester dans ce cadre, mais, de toute manière, explicitement ou tacitement, elle concerne toute l’assemblée. Ce principe a de nombreuses conséquences : par exemple, tous les frères et sœurs sont concernés par le mariage d’un enfant d’une famille du rassemblement.

Par ailleurs, Paul n’a pas peur d’écrire ouvertement : ce n’est pas un conciliabule dans le coin d’une pièce. Il nous semble souvent que le secret nous grandit et nous valorise ; or Jésus pouvait dire à la fin de son ministère : “Je n’ai rien dit en secret” Jean 18. 20.

2. Action de grâces au sujet de Philémon : versets 4-7

Les pensées de Paul se tournent d’abord vers son Dieu. Quel temps devait-il passer en prière pour mentionner ainsi nommément ses amis2 Timothée 1. 3 ! Il a appris de bonnes nouvelles au sujet de Philémon dont le témoignage efficace, réel, a traversé les mers pour arriver jusqu’à Rome1 Thessaloniciens 1. 8 ; 3 Jean 6. Une fois de plus, Paul rapporte et souligne ce qu’il y a de positif dans une assemblée ou chez un croyant à qui il écrit. C’est un encouragement de lire ces compliments. Ne manquons pas de dire le bien que nous trouvons chez nos frères, aux autres et à eux aussi. A force de ne pas vouloir flatter la chair, nous n’exprimons plus les encouragements et les consolations dont chacun a besoin.

Philémon aimait le Seigneur et les frères. L’ordre est toujours celui-là ; on parle souvent de l’amour entre les chrétiens, mais cet amour ne pourra exister vraiment que s’il y a d’abord l’amour pour le SeigneurHébreux 6. 10. Notons le mot “tous” (verset 5) : son amour n’était pas borné à sa maison, à son assemblée ou même aux chrétiens qu’il connaissait, mais s’élargissait à tous les enfants de Dieu.

Paul remercie aussi Dieu de la communion qui existait entre Philémon et lui (verset 6), basée sur une même foi. Cette communion est active pour reconnaître “tout le bien”, tout ce qui était fait pour le Seigneur. Cet état d’esprit positif produisait de la joie, de la consolation et du repos3. Que rapportons-nous les uns des autres, le bien que nous constatons, ou le fétu que nous sommes si prompts à discernerLuc 6. 42 ?

L’amour sans réserve de Philémon touchait ses frères au plus profond d’eux-mêmes (verset 7). Cette activité d’amour trouve sa place tant dans le privé que dans l’assemblée : par exemple, que nous soyons un frère lors d’une réunion d’assemblée ou une sœur dans le cadre domestique, nous pouvons rafraîchir nos frères et sœurs en exprimant ce que l’Esprit nous pousse à dire que nous taisons trop souvent.

Pensons aussi à la joie de ce vieux frère, Paul, de voir Philémon accomplir sons service d’amour envers les saints. Si notre conduite est à la gloire du Seigneur, elle réjouira ceux qui nous précèdent.

Notes

1Ce mot est le même que “collaborateur” (1 Corinthiens 3. 9). Il contient la notion d’un travail commun. Ce mot grec a donné en français “synergie” : n’avons-nous pas souvent expérimenté que dans le domaine spirituel, 2 + 2 = 5 ?
2Cette expression se trouve plusieurs fois dans les épîtres : Romains 16. 5, 23 ; 1 Corinthiens 16. 19 ; Colossiens 4. 15. Aux débuts du christianisme, les croyants ne disposaient pas d’édifice spécifique. Ils se réunissaient dans des maisons particulières. Il pouvait y avoir plusieurs lieux de réunion dans une même localité, mais ces divers groupes se retrouvaient occasionnellement dans un rassemblement plus vaste, comme le suggère l’expression “si l’assemblée tout entière se réunit” (1 Corinthiens 14. 23).
3

Le verbe “rafraîchir” peut se traduire aussi par “reposer”. Le même mot est employé par le Seigneur en Matthieu 11. 28 à propos du repos de l’âme qu’il donne. Quel privilège de pouvoir à notre tour être des instruments du Seigneur pour procurer à nos frères du repos !

Le même lien entre le bien, le bon et le repos (ou le rafraîchissement) se retrouve une fois la création achevée : “L’Éternel… s’est reposé, et a été rafraîchi” (Exode 31. 17). Voir aussi Genèse 1. 31 ; 2. 2, 3 ; Psaume 23. 3.

Philémon 1

1Paul, prisonnier de Jésus Christ, et le frère Timothée, à Philémon, le bien-aimé et notre compagnon d’œuvre, 2et à la sœur Apphie, et à Archippe notre compagnon d’armes, et à l’assemblée qui [se réunit] dans ta maison : 3Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ !

4Je rends grâces à mon Dieu, faisant toujours mention de toi dans mes prières, 5apprenant l’amour et la foi que tu as envers le seigneur Jésus et pour tous les saints ; 6en sorte que ta communion dans la foia opère en reconnaissant tout le bien qui est en nous à l’égard du christ Jésus. 7Car nous avons une grande joie et une grande consolation dansb ton amour, parce que les entrailles des saints sont rafraîchies par toi, frère.

Notes

aou : la communion de ta foi.
bdans, à propos de.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)