Un disciple n’avait pas dormi comme les autres. C’était Judas. Le voici à la tête d’une troupe menaçante venue s’emparer de Jésus. Et quel moyen choisit ce misérable pour désigner son Maître ? Le baiser empressé de l’hypocrisie. « Ami – lui répond le Sauveur – c’est pour cela que tu es venu ! » Dernière interpellation destinée à sonder l’âme du malheureux Judas ! Mais il est trop tard désormais pour le « fils de perdition » (Jean 17. 12). Ces flèches pour la conscience (voir aussi verset 55) sont les seuls actes de défense de Celui qui se livre lui-même. Les douze disciples sont défaillants, mais au même moment plus de douze légions d’anges sont pour ainsi dire l’arme au pied, prêtes à intervenir sur sa demande au Père. Toute la puissance de Dieu est à sa disposition s’il veut y faire appel. Mais son heure est venue. Loin de se dérober ou de se défendre, il retient au contraire le bras de son disciple trop impulsif, qui donne, l’instant d’après, la vraie mesure de son courage en fuyant avec ses compagnons !
Mais déjà, dans le palais du souverain sacrificateur, les scribes et les anciens se sont assemblés en pleine nuit pour accomplir la suprême injustice (Psaume 94. 21).