En ces temps d’après le déluge, l’idolâtrie a fait d’effrayants progrès (lire Josué 24. 2). Dieu laisse cette fois le mal se manifester et se répandre sur la terre, mais il appelle un homme à s’en séparer. « Par la foi, Abraham, étant appelé, obéit…, et il s’en alla, sans savoir où il allait » (Hébreux 11. 8 ; voir Actes 7. 2). « Abraham partait les yeux fermés, mais le Dieu de gloire le conduisait par la main » (J. G. Bellett). L’ordre de Dieu, accompagné d’une septuple promesse (versets 2, 3), lui suffit pour se mettre en route.
L’obéissance nous est naturellement contraire, même quand nous connaissons la raison de ce qui nous est demandé. Mais pour obéir sans comprendre, partir sans connaître sa destination, il faut la foi, autrement dit une entière confiance en celui qui a donné l’ordre. Abraham est dans l’Écriture le modèle de la foi. Ce qui caractérise celle-ci, c’est l’abandon de choses visibles pour un but invisible (2 Corinthiens 4. 18). En contraste avec les bâtisseurs de villes sur la terre (Caïn, les hommes de Babel…), Abraham porte ses regards vers la Cité céleste « dont Dieu est l’architecte et le constructeur » (Hébreux 11. 10). Cette attente fait de lui un étranger sur la terre. Il n’aura dorénavant que sa tente et son autel (verset 8), témoignant de ce double caractère de pèlerin et d’adorateur qui est celui de l’homme de foi dans tous les temps.