Le Seigneur est proche
Voilà trois jours que Jésus est mort. Le dimanche matin, avant le lever du soleil, Marie se rend au tombeau et découvre avec effroi la pierre roulée sur le côté et le tombeau vide. Se tenant à la place où aurait dû se trouver le corps, deux anges l’interrogent : “Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur dit : Parce qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis” (Jean 20. 13).
Touchante réponse ! Marie aimait profondément Jésus. Elle qui avait été délivrée de sept démons (Luc 8. 2) connaissait mieux que personne l’étendue de son amour et de sa grâce. Sa réponse aux anges, puis à celui qu’elle prend pour le jardinier, montre à quel point Jésus était au centre de sa vie. Elle ne dit pas : Je cherche le corps de Jésus ; elle dit : “On a enlevé mon Seigneur”.
Trois éléments sont particulièrement intéressants dans ces deux mots. Tout d’abord, Marie ne semble pas avoir imaginé une seule seconde que son interlocuteur puisse ne pas savoir qui est Jésus ; il lui paraît tellement évident que Jésus est le seul Seigneur, et le seul qui soit digne d’être recherché, qu’elle ne précise même pas son nom. Ensuite, elle utilise un déterminant possessif : “mon”, qui dit mieux que tous les discours ce que Jésus représentait pour elle. Enfin, elle ne demande pas le corps de Jésus mais bien son Seigneur, comme si elle refusait d’accepter sa mort, comme on le fait lorsqu’on perd quelqu’un de très proche.
Marie n’était qu’une femme, pécheresse de surcroît, et elle ne devait vraisemblablement pas avoir reçu une grande instruction religieuse. Mais son amour et son dévouement sont récompensés. Jésus lui donne l’intelligence spirituelle qui avait si souvent fait défaut aux disciples. C’est à elle qu’il confie ce merveilleux message : “Va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu” (Jean 20. 17) !
Au jardin d’Éden, la première femme, trompée par le serpent, avait plongé l’humanité dans le péché et condamné tous les hommes à vivre loin de leur Créateur ; et voilà que le tableau s’inverse. Dans cet autre jardin, Marie, libérée de la puissance de Satan, devient la première annonciatrice d’une nouvelle relation entre Dieu et les hommes devenus ses enfants !