Le Seigneur est proche
Pour bien comprendre cette expression, il faut d’abord la replacer dans son contexte, celui de la réponse du Seigneur à la femme samaritaine. Celle-ci venait en effet de comparer le culte des Samaritains et celui des Juifs. Le Seigneur établit d’abord en peu de mots la supériorité incontestable du culte juif, institué par Dieu, sur celui des Samaritains. Puis il dirige les regards de cette femme vers le grand changement qui allait être introduit dans les relations entre Dieu et l’homme, conséquence de la propre mort du Seigneur et de sa résurrection. Non seulement Dieu serait révélé comme Père, mais le caractère de l’adoration qui lui serait rendue allait aussi changer entièrement. Il lui révèle ce que cette adoration sera :
– Elle sera “en esprit”, en contraste avec les sacrifices matériels qui étaient offerts tant par les Juifs que par les Samaritains. À la place des animaux sacrifiés sur l’autel d’airain, qui constituaient l’essentiel du culte des Israélites, les vrais adorateurs offriront “des sacrifices spirituels” (1 Pierre 2. 5) : “un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom” (Hébreux 13. 15). L’adoration “en esprit” s’oppose donc au caractère matériel du culte juif. La signification de cette expression est d’ailleurs confirmée par ce qui est dit au verset 24 : “Dieu est esprit”, c’est-à-dire un Être spirituel car il n’a pas de corps, en contraste avec l’homme dont l’esprit vit dans un corps matériel.
– Cette adoration sera aussi “en vérité”. Là encore, il y a un contraste avec les cultes mentionnés par la femme samaritaine. D’abord avec le culte samaritain qui était un culte mélangé et rempli d’erreurs, mais aussi avec le culte juif. Ce dernier était pourtant juste, puisque ordonné par Dieu lui-même, mais, comme le souligne l’Épître aux Hébreux, les sacrificateurs de l’ancienne alliance servaient “la figure et l’ombre des réalités célestes” (8. 5), et non ces réalités elles-mêmes. L’expression “en vérité” signifie donc surtout ici en réalité, en contraste avec le caractère symbolique, imagé, des offrandes du peuple juif.