Le monde se maintient dans ses principes. Pour se donner bonne conscience, il se fabrique une religion et une philanthropie. Il fait le bien, construit ses hôpitaux, nourrit les affamés, habille ceux qui sont nus, et ainsi de suite ; mais les ressorts profonds de ses actions ne sont pas ceux de Christ. Tous les motifs qui ont gouverné Christ tout au long de sa vie ne sont pas ceux qui gouvernent les hommes, et les motifs qui font marcher le monde ne sont pas du tout ceux qui se trouvaient en Christ.

L’incroyant peut reconnaître la beauté morale de Christ, et l’égoïste peut se complaire dans un certain dévouement ; mais le chrétien doit “revêtir le Seigneur Jésus Christ” (Romains 13. 14). Jésus faisait le bien tout au long de la journée ; il n’y a jamais eu un moment où il n’était pas prêt, en tant que serviteur, à répondre en grâce aux besoins des autres. Et il ne faut pas croire que cela ne lui coûtait rien. Il n’avait pas de lieu “où reposer sa tête” (Luc 9. 58) ; il avait faim, il était fatigué, et lorsqu’il s’asseyait, où était-ce ? Sous le soleil brûlant, sur le bord d’une fontaine, pendant que ses disciples allaient acheter du pain à la ville (Jean 4. 6, 8). Et que se passait-il alors ? Il était prêt à accueillir le pécheur misérable qui venait à lui, comme s’il n’avait pas eu faim, comme s’il n’avait pas été épuisé ou fatigué. Il a connu toutes les épreuves et tous les problèmes que l’homme endure, et voyez comment il a vécu ! Il a opéré un miracle et donné du pain aux autres (Matthieu 15. 32-38), mais il n’a pas voulu toucher une pierre pour qu’elle devienne du pain pour lui-même (4. 3-4).

En ce qui concerne les motivations morales de l’âme, l’homme sans Dieu n’a pas un seul principe en commun avec Christ. Il n’est pas du tout sur la route du ciel, et chaque pas qu’il fait l’éloigne de plus en plus de l’objectif visé. Lorsqu’un homme est sur une mauvaise route, plus il avance, plus il s’égare. Enfants de Dieu, laissons l’Esprit agir profondément en nous et méditons le parfait exemple du Seigneur pour marcher toujours plus dans ses pas. Laissons-le nous sonder et transformer les motifs qui nous animent.