Une chose est claire à propos de Job : ce n’était pas qu’un croyant des beaux jours ; même aux plus sombres heures de ses souffrances, il se tournait vers Dieu. Ses amis ne lui ont cependant pas apporté d’aide. Une formule bien connue vient à l’esprit lorsqu’on pense aux amis de Job : avec de tels amis, qui aurait besoin d’ennemis !

Au début, ses amis “élevèrent leur voix et pleurèrent” ; ils se sont assis avec lui et sont restés silencieux pendant sept jours (2. 11-13), ce qu’ils auraient probablement dû continuer à faire. Job ne mâche pas ses mots, à propos de leurs conseils : “Mais pour vous, vous êtes des forgeurs de mensonges, des médecins de néant, vous tous ! Oh ! si seulement vous demeuriez dans le silence ! … Vos discours sentencieux sont des proverbes de cendre” (13. 4-5, 12). Il utilise même le sarcasme : “Vraiment vous êtes les seuls hommes, et avec vous mourra la sagesse !” (12. 2). On dirait presque que Job décrit les réseaux sociaux ; tout le monde a une opinion, chacun est un expert et n’hésite pas à partager son avis avec nous.

Si nous devions paraphraser et résumer le dialogue entre Job et ses amis, cela donnerait quelque chose comme ceci : Les amis de Job : Ton problème, Job, c’est que tu souffres parce qu’en secret, tu es un pécheur. Repens-toi donc. – Job : Je sais que je suis un pécheur, mais j’ai vécu aussi justement que possible devant Dieu. Et même si je ne peux pas expliquer pourquoi cela m’arrive, et même s’il me tue, je me confie en lui ; il est mon rédempteur.

Les amis de Job disent beaucoup de vérités, ils sont même cités dans le Nouveau Testament (Job 5. 13 dans 1 Corinthiens 3. 19 ; Job 5. 17 dans Hébreux 12. 5). Mais ils ne disaient pas “la vérité dans l’amour” (Éphésiens 4. 15) et l’appliquaient sans discernement, sans réaliser que parfois les méchants prospèrent et les justes souffrent sans raison apparente. Si la situation avait été inversée, Job dit que lui, il les aurait fortifiés, consolés, qu’il aurait tenté d’alléger leur fardeau (16. 5).

En fin de compte, Job a prié pour eux (42. 8, 10) – un bon exemple pour nous lorsque nous sommes incompris.