Le Seigneur est proche
La femme de Job a fait l’objet de nombreuses critiques, peut-être à juste titre. Calvin, le célèbre théologien de Genève, a dit de cette femme qu’elle était un instrument de Satan. Il se fondait probablement sur le fait que ses paroles suivent immédiatement l’attaque de Satan contre Job (2. 7-8). De nombreux autres commentateurs bibliques ont le même raisonnement. N’oublions pas que l’apôtre Pierre a été lui aussi le porte-parole de Satan (Matthieu 16. 23), mais le Seigneur lui a pardonné. Les paroles de cette femme – “Maudis Dieu et meurs” – ont été parfois interprétées comme invitant son mari à se suicider. Mais elle croyait probablement qu’il était sur le point de mourir des malheurs tombés sur lui. À sa décharge, elle reconnaît au moins la piété de son mari : “Restes-tu encore ferme dans ta perfection ?”. C’est déjà mieux que ce que les amis de Job ont pu lui dire.
Nous devrions peut-être accorder un peu de grâce à la femme de Job. Elle aussi avait perdu ses sept fils et ses trois filles, ainsi que sa maison, et avait vu son mari perdre la santé. Elle était en état de choc et en grand deuil. Job semble le reconnaître lorsqu’il lui dit : “Tu parles comme parlerait l’une des insensées” (2. 10). Il ne l’accuse pas d’être une insensée, mais lui dit qu’elle n’a pas parlé comme elle l’aurait fait en temps normal. Job avait conclu “une alliance” avec ses yeux (31. 1), ce qui témoigne de son intégrité personnelle. Mais cela suggère également qu’il honorait sa femme.
À la fin de ces épreuves, Dieu a remplacé tous les enfants que Job avait perdus, et ils ont eu de nouveau sept fils et trois filles (42. 12-15). Rien dans la Bible n’indique que Job se soit remarié. Nous pouvons donc penser que c’est la même femme qui leur a donné naissance. Elle aussi avait souffert, et Dieu lui a rendu ce qu’elle avait perdu. Dieu a dit à Job de pardonner à ses amis, mais la défaillance de sa femme pendant sa période de souffrance n’a même pas été mentionnée. Job lui avait déjà pardonné.