Dans un élan d’orgueil, les disciples cherchent à savoir lequel d’entre eux sera reconnu le plus méritant dans le royaume de Dieu. En faisant cela, ils projettent sur Dieu les caractéristiques des dirigeants du monde, s’imaginant que Dieu pourrait leur devoir quelque chose et qu’il hiérarchise ses serviteurs en fonction des services rendus. Mais si Dieu agissait ainsi avec nous, il ne pourrait que nous condamner, car nous ne méritons rien.

Au lieu de s’irriter de cette conduite pleine de suffisance, le Seigneur, toujours plein de bonté, s’oublie lui-même dans ses soins pour ses disciples, et leur dit : “Que le plus grand parmi vous soit comme le plus jeune, et celui qui conduit comme celui qui sert” (Luc 22. 26).

Lui-même avait parfaitement appliqué cette parole, en s’abaissant à leur laver les pieds : “C’est un exemple que je vous ai donné : comme je vous ai fait, moi, vous aussi faites de même… L’esclave n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’envoyé plus grand que celui qui l’a envoyé” (Jean 13. 15-16). Par son exemple, il sait comment leur enseigner ce qu’est l’amour de Dieu et en même temps leur manifeste sa grâce, et toute la fidélité pour laquelle ils lui sont redevables. “Vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes épreuves. Et moi, je vous confère un royaume comme mon Père m’en a conféré un” (Luc 22. 28-29).

Il n’y a aucune grâce dans l’homme naturel, mais cette grâce est parfaite en Jésus et il y place ses disciples quel qu’ait été leur comportement à son égard. Nous sommes sous la grâce, et les paroles de Jésus sont toujours vraies pour nous. Elles nous assurent que nous pouvons persévérer avec lui malgré notre faiblesse et qu’il nous donne son royaume, comme son père le lui a donné. Mais nous avons à juger ce qui est mauvais en nous, et apprendre de lui : “Apprenez de moi, car je suis doux et humble de cœur” (Matthieu 11. 29). “Si vous savez ces choses, vous êtes heureux si vous les faites” (Jean 13. 17).