Le Seigneur est proche
“Le monde vous hait”, dit Jésus à ses disciples. Qu’étaient-ils pourtant ? Un groupe de voyageurs, des citoyens qui respectaient les autorités. Et que faisaient-ils ? Ils proclamaient une bonne nouvelle, et se mettaient au service des autres. Pourquoi haïr de telles personnes ?
Le mot monde provient du latin mundus, qui désigne un ensemble ordonné et organisé. Dans le contexte de ce verset de Jean 15, il s’applique plus particulièrement à l’ensemble des sociétés humaines, avec leurs rites, leurs lois, et leurs mœurs. C’est précisément parce que Jésus et ses disciples n’entraient pas dans ce cadre qu’ils ont été “haïs du monde”.
Les disciples étaient “tirés du monde”. Ce n’étaient plus ses règles qui guidaient leur conduite, aussi ils agissaient à contre-courant des normes humaines, en s’intéressant aux plus démunis et aux rebuts de la société. Or, rien ne provoquait plus la rage des chefs des Juifs que la grâce souveraine qui, ne tenant aucun compte des mérites et des efforts religieux de l’homme, choisit et bénit des marginaux et des misérables. Jésus faisait, aux yeux du monde, du bien aux mauvaises personnes. La seule mention de la grâce dont ont bénéficié une veuve et un homme lépreux des nations, conduit les autorités religieuses de Nazareth à s’élever contre lui (voir Luc 4. 24-30).
Ajoutons à cela que les disciples confessaient le nom de Christ devant le monde (Jean 15. 21), reconnaissant ainsi pour chef un homme qui compromettait la légitimité des institutions politiques et religieuses en place. L’existence de Jésus était inacceptable à la fois pour les institutions religieuses qu’il rendait caduques, et pour les instances politiques dont il montrait la corruption. Son intérêt pour les rejetés de la société montrait, par contraste, l’indifférence des puissants de ce monde.
Il en va de même pour les chrétiens aujourd’hui.