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Le Seigneur est proche

Trois amis de Job apprirent tout ce mal qui lui était arrivé… et ils s’entendirent ensemble pour venir le plaindre et le consoler… Et ils s’assirent avec lui à terre sept jours et sept nuits, et aucun ne lui dit une parole, car ils voyaient que sa douleur était très grande.
Job 2. 11, 13
Ce que l’histoire de Job nous apprend (4)

Après ce très long silence, les amis de Job prennent la parole. Le premier, Éliphaz, rationalise le problème de Job : Dieu est juste et d’après son expérience, les “hommes droits” n’ont jamais été détruits (Job 4. 7). Si Dieu envoie à Job de telles épreuves, c’est donc qu’il le mérite. Ce raisonnement sert surtout à rassurer Éliphaz, à le conforter dans ses certitudes, car l’histoire de Job est terriblement troublante. Pourquoi de tels malheurs pour un homme apparemment juste ? Job se révolte : il n’a rien fait de mal ! Bildad, le second, prononce des banalités, des proverbes, et fait appel à la tradition (Job 8). Toujours persuadé de son innocence, Job proteste encore. L’échange tourne au débat qui s’envenime. Tsophar parle en dernier. Lui accuse directement Job avec véhémence (Job 11).

Job se tourne vers Dieu. Il veut comparaître à la barre du tribunal divin ; il se défend : “J’étais un père pour les pauvres… On m’attendait comme la pluie…” (29. 16, 23). Il parle de Dieu comme d’un adversaire : “Dans tes pensées tu ajoutes à mon iniquité” (14. 17).

Élihu, plus jeune, intervient alors (Job 32). Il sympathise avec Job, il est “fait d’argile” comme lui (33. 6) ; mais il lui montre qu’il se place au-dessus de Dieu, au lieu de reconnaître sa souveraineté en lui faisant confiance. Finalement, Dieu lui-même parle directement à Job. Il l’amène à prendre sa vraie place devant lui dans l’humiliation (Job 38-41).

Il est très difficile d’entrer dans la souffrance d’autrui. Serrer quelqu’un dans ses bras, écouter sa douleur (même si elle est véhémente et accusatrice) vaut mieux que beaucoup de paroles. Si nous sommes appelés à dire quelque chose, demandons au Seigneur son secours pour parler de sa part en montrant que nous sommes conscients de notre propre fragilité. Mon premier devoir, c’est que mon Job sente l’amour que j’ai pour lui comme un reflet de celui de Dieu.

d’après E.P. Vedder

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