Le Seigneur est proche
Après ce très long silence, les amis de Job prennent la parole. Le premier, Éliphaz, rationalise le problème de Job : Dieu est juste et d’après son expérience, les “hommes droits” n’ont jamais été détruits (Job 4. 7). Si Dieu envoie à Job de telles épreuves, c’est donc qu’il le mérite. Ce raisonnement sert surtout à rassurer Éliphaz, à le conforter dans ses certitudes, car l’histoire de Job est terriblement troublante. Pourquoi de tels malheurs pour un homme apparemment juste ? Job se révolte : il n’a rien fait de mal ! Bildad, le second, prononce des banalités, des proverbes, et fait appel à la tradition (Job 8). Toujours persuadé de son innocence, Job proteste encore. L’échange tourne au débat qui s’envenime. Tsophar parle en dernier. Lui accuse directement Job avec véhémence (Job 11).
Job se tourne vers Dieu. Il veut comparaître à la barre du tribunal divin ; il se défend : “J’étais un père pour les pauvres… On m’attendait comme la pluie…” (29. 16, 23). Il parle de Dieu comme d’un adversaire : “Dans tes pensées tu ajoutes à mon iniquité” (14. 17).
Élihu, plus jeune, intervient alors (Job 32). Il sympathise avec Job, il est “fait d’argile” comme lui (33. 6) ; mais il lui montre qu’il se place au-dessus de Dieu, au lieu de reconnaître sa souveraineté en lui faisant confiance. Finalement, Dieu lui-même parle directement à Job. Il l’amène à prendre sa vraie place devant lui dans l’humiliation (Job 38-41).