Ne plus vivre pour soi : la chair, qui vit pour elle-même, de façon très autocentrée, trouvera ce programme très alarmant. En effet, le christianisme me propose un programme ambitieux : je ferai tout ce que l’amour exige. Comment me débarrasser de mon égoïsme originel, qui vient même d’un instinct de conservation naturel ? En regardant Jésus vivre. Sur ce chemin, il est mon modèle.

Les Évangiles nous le présentent comme Celui en qui il n’y avait aucun égoïsme. Nous voyons un cœur toujours disponible pour les besoins des hommes, quelle que soit la profondeur de sa propre souffrance. Son cœur était au-dessus des circonstances ; il n’agissait jamais sous leur pression, mais toujours comme Dieu le voulait. Était-il pour autant insensible à ce qu’il rencontrait tout au long de son chemin ? Non, il prenait soin des autres. Juste avant sa propre arrestation, est-il préoccupé au point de ne penser à rien d’autre ? Non, il s’occupe de Pierre, qui va le trahir. Sur la croix, alors qu’il connaissait d’atroces souffrances, il encourage le brigand qui mourait à côté de lui. Comme nous le voyons dans les Évangiles, toute la vie de Christ est marquée par une absence totale d’égoïsme : il n’a jamais rien fait pour lui-même (voir Romains 15. 3) !

Renoncer à soi est un pas de foi que nous hésitons peut-être à faire. Mais je peux faire confiance à mon Dieu, il m’accompagnera et je “gagnerai” ma vie au lieu de la “perdre”, ce qui est une source de grande paix. Vivre près de Christ m’amènera à être en étroite communion avec lui au sujet des autres. Je ne vivrai plus égoïstement, uniquement pour moi-même. Comment puis-je partager les joies des uns et les tristesses des autres si je ne vis pas près de Christ, si je ne remplis pas mon cœur de lui, et non de moi ?