Marie de Magdala avait été sous l’emprise du diable, au point que sept démons avaient dû être chassés d’elle pour qu’elle soit pleinement libérée. Le Seigneur Jésus les avait lui-même chassés (Marc 16. 9), et elle s’était mise ensuite, avec d’autres femmes, à son service (Luc 8. 1-3).

Quelle transformation ! La servitude avait fait place à l’attraction pure et entière exercée par le Seigneur dans toute sa grandeur et dans toute sa grâce. Marie vivait entièrement pour lui, parce qu’il était tout pour elle, de même qu’il devrait être tout pour nous (Colossiens 3. 11). Voir le Seigneur sur la croix était donc particulièrement bouleversant, pour elle et pour les autres femmes (Marc 15. 37-41).

Dans son dévouement, Marie ne pouvait tolérer d’être séparée de Jésus, même après sa mort. En pensant parler au jardinier, elle dit : “Dis-moi où tu l’as mis, et moi je l’enlèverai” (Jean 20. 15). On pourrait lui reprocher de ne pas avoir été attentive quand le Seigneur lui avait annoncé à l’avance sa résurrection. Pourtant, le Ressuscité a sondé son cœur, et y a vu un amour répondant à son amour. Il prononce alors son nom, comme il l’avait probablement fait de nombreuses fois auparavant, et elle répond avec une joie immense : “Rabboni (ce qui veut dire : maître) !” (v. 16).

Sans aucun doute, elle a eu un élan vers lui, mais Jésus avait quelque chose de meilleur pour elle que la relation terrestre entretenue avec lui par les siens avant la croix (voir 2 Corinthiens 5. 16-19). Il allait monter vers son Père, et c’est dans cette perspective qu’il opère une nouvelle transformation en elle. Elle était une femme juive pleurant la mort de son Messie, elle devient une femme portant aux disciples la nouvelle de la vérité chrétienne : “Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu”. Elle est chargée de leur transmettre cette révélation merveilleuse : le Seigneur Jésus “n’a pas honte de nous appeler frères” (Hébreux 2. 11) et il se réjouit de nous associer à lui dans sa relation avec son Père et son Dieu.

En effet, “en Christ”, nous sommes des fils devant la face du Père, saints et irréprochables devant Dieu en amour (Éphésiens 1. 4-5). C’est l’apogée de la relation du Seigneur avec les siens que nous vivrons pleinement dans la gloire (Jean 17. 24).