Si l’œuvre de Christ suffit pour apaiser notre conscience, si sa Personne bénie suffit pour remplir notre cœur, alors, bien certainement, sa précieuse Parole suffit pour nous tracer le chemin à suivre. Nous pouvons assurer en toute confiance que nous possédons dans le volume divin des Saintes Écritures tout ce dont nous avons besoin, en tout temps, non seulement pour répondre aux nécessités de notre marche individuelle, mais aussi pour les besoins variés de l’Église de Dieu, dans les moindres détails de son histoire dans le monde.

Nous sommes tout à fait conscients qu’en exprimant cette affirmation, nous nous exposons à beaucoup d’opposition. Nous aurons d’une part affaire aux avocats de la tradition, et d’autre part à ceux qui défendent la suprématie de la raison et de la volonté de l’homme. Mais cela ne nous préoccupe guère. Si les traditions des hommes – qu’ils soient pères, frères, ou docteurs – sont présentées comme une autorité, nous les estimons comme de la poussière sur une balance, quant au poids qu’elles représentent par rapport à la révélation divine. Et quant à la raison humaine, elle peut être comparée à un aveugle se heurtant contre des objets qu’il ne peut pas voir, et tâtonnant pour en déduire leur forme et leur position, sans pouvoir en percevoir la pleine réalité.

Pour le cœur du chrétien, c’est une des joies les plus profondes de se retirer des traditions et des doctrines contradictoires des hommes, en se plaçant dans la paisible lumière de la Sainte Écriture. Et quand ce chrétien rencontre les raisonnements de l’infidèle, du rationaliste et du sceptique, il peut s’incliner de tout son être moral devant l’autorité et la puissance de la Sainte Bible. Il discerne avec reconnaissance dans la Parole de Dieu la seule norme parfaite pour la doctrine, pour les questions morales, pour tout.