Le Seigneur est proche
Avez-vous déjà prêté attention à cette expression : “le travail de son âme” ? Elle désigne les douleurs connues par Jésus, le Serviteur souffrant, pour le salut des rachetés. J’en ai mieux compris le sens lorsque ma femme a mis au monde notre premier enfant. Voici quelques éléments de comparaison, tout en gardant bien à l’esprit que rien n’est comparable à ce que le Seigneur a vécu.
Alors que le jour du terme approche, des sentiments de joie et d’angoisse s’entremêlent : joie de découvrir notre enfant, et peur de cette étape douloureuse de l’accouchement. Notre Seigneur aussi avait devant lui la joie de communiquer la vie éternelle à une multitude de rachetés, mais aussi la perspective si sombre de la croix. En partant à la maternité, nous avons la gorge serrée : Je ne veux pas y aller… mais il n’y a pas d’échappatoire possible ! – Notre Seigneur ne pouvait pas désirer vivre ces moments terribles : “Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi… !” (Luc 22. 42), pourtant “ne fallait-il pas que le Christ endure ces souffrances… ?” (24. 26).
Le travail commence. Les contractions s’intensifient inexorablement, comme les souffrances de notre Seigneur : Jésus s’avance dans le jardin, on l’arrête, on l’insulte. On lui crache au visage, on le fouette. On le cloue sur la croix. Puis c’est l’abandon de Dieu. Notre Seigneur a été seul sur la croix. Personne ne pouvait y aller à sa place, et personne ne peut comprendre ce qu’il a vécu. “Pouvez-vous… être baptisés du baptême dont moi je serai baptisé ?” (Marc 10. 38). “Je suis comme un moineau solitaire sur un toit” (Psaume 102. 8).
Enfin notre bébé vient au monde. La joie vient effacer la douleur. On retrouve bien cela le matin de la résurrection : alors que “Dieu l’a ressuscité, ayant délié les douleurs de la mort” (Actes 2. 24), Jésus vient à la rencontre de Marie, puis des disciples réunis, avec la joie immense et la suprême satisfaction de rencontrer ceux qui sont le fruit de son travail.
Voilà