Chaque jour, l’enfant de Dieu a besoin de “s’édifier” sur sa “très sainte foi”. Celle-ci, comme au verset 3 – “la foi qui a été une fois enseignée aux saints” –, fait référence à la volonté révélée du Seigneur, et le croyant se fonde sur elle. Assuré que cette volonté est une base inébranlable, à l’abri de toutes les attaques des hommes et des démons, le croyant doit maintenant “s’édifier” sur ce fondement. Cette édification suppose que le croyant se nourrit continuellement de la Parole de Dieu afin que son âme puisse être fortifiée. À cela est liée la prière “par le Saint Esprit”, non pas une récitation de vaines redites, mais une véritable communion avec Dieu, où tous les besoins et toutes les difficultés lui sont apportés. Prier par le Saint Esprit ne peut être que le résultat d’une marche par l’Esprit (Galates 5. 16, 25).

Un commandement précis vient juste après : “Conservez-vous dans l’amour de Dieu”. Remarquez qu’il n’est pas dit : Faites que Dieu continue à vous aimer. – Une telle pensée est opposée à Celui dont la nature même est amour ; la croix a démontré cet amour dans toute sa plénitude. Et Jude n’exhorte pas non plus à continuer d’aimer Dieu. C’est plutôt comme si je disais à mon enfant : Reste au soleil. – Le soleil brille, que nous le sentions ou pas, mais si nous mettons un obstacle à son rayonnement, nous ne le sentirons plus. Ainsi l’amour de Dieu demeure immuable, même si nous ne sommes pas conscients de cet amour, étant occupés de nous-mêmes ou laissant un péché non jugé mettre mal à l’aise notre conscience. Ne laissons rien nous faire douter de cet amour. Les circonstances ne peuvent pas l’altérer. Revenons au Seigneur, si nous nous sommes éloignés. L’âme qui s’appuie sur son amour sera portée en triomphe au-dessus des conflits et des épreuves décourageantes de la vie.

Jude nous dit ensuite d’attendre “la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle”. Nous avons dès maintenant la vie éternelle, par la foi en Celui qui est lui-même la vie éternelle. Mais nous nous rendons vers un lieu où la vie régnera, et où tout sera en accord avec la vie que nous avons déjà par l’Esprit. Et ainsi, l’âme qui se confie dans le Seigneur regarde en haut avec espérance, et attend avec patience son retour.