Le principe selon lequel “le péché n’est pas mis en compte quand il n’y a pas de loi” se rapporte à la longue période qui précède le don de la Loi à Moïse. Le péché était bien là, et la mort, “salaire du péché” (Romains 6. 23), le montrait bien, même s’il n’était pas “mis en compte” comme une transgression puisque les interdictions que donnerait la Loi n’avaient pas encore été formulées.

Adam devait respecter une seule interdiction, pour son bien, et il n’a pas fait confiance à Dieu. Manger du fruit de “l’arbre de la connaissance du bien et du mal” lui a apporté une connaissance qu’il n’était pas bon qu’il ait. Dieu sanctionne sa désobéissance par la mort (Genèse 2. 17). Toute désobéissance à sa parole est gravissime. C’est une affirmation de poids. Il est bon pour nous de ressentir un choc en voyant à quel point le péché est horrible ! La transgression d’Adam nous est ainsi présentée en exemple. Était-ce donc si terrible de manger un fruit ? Cela semble vraiment anodin. Dieu n’aurait-il pas pu passer par-dessus ? Depuis quand manger un peu de fruit est-il considéré comme un péché pire que tous ceux qui ont été commis ensuite, puisque Dieu dit que ces péchés n’étaient pas “une transgression semblable à celle d’Adam” ?

La question n’est pas là. Le péché d’Adam, bien qu’il paraisse très petit, avait offensé Quelqu’un de très grand. Il n’est même pas permis de s’asseoir en présence d’un roi : ce serait un manque de respect pour le trône. Mais quoi de plus offensant pour Dieu, si nous faisons exactement l’inverse de ce qu’il nous commande ! Adam a mangé un morceau de fruit ; et nous, aujourd’hui, peut-être mentons-nous pour économiser un peu d’argent, ou trichons-nous pour gagner un peu d’honneur. Si nous comprenions réellement à quel point le péché est abominable aux yeux de Dieu, nous ne minimiserions aucun de nos péchés.

Cependant l’obéissance apporte la vie ! De simples essais d’obéissance humains seraient gâchés par notre péché, mais par l’obéissance parfaite de Christ – par l’effet de sa mort sur la croix (Romains 5. 18) – beaucoup sont rendus justes par la foi en lui. C’est Christ, le “dernier Adam” (1 Corinthiens 15. 45), qui nous apporte la vie par son obéissance et nous donne la force d’être à notre tour obéissants.