Qu’il est touchant de relire ce livre des Juges ! Qui aurait voulu écouter les cris du peuple d’Israël, ce peuple rebelle ? Personne ! Il avait péché contre Dieu à maintes reprises et avait été puni bien des fois. N’avait-il pas crié ensuite à Dieu dans sa détresse pour être délivré ? Après avoir péché de nouveau, n’avait-il pas encore crié à Dieu pour qu’il le délivre ? Et pourtant il était retombé dans le péché, avait recommencé à crier, et avait encore été délivré. Toujours la même histoire : il criait, Dieu répondait, et malgré cela il retombait chaque fois dans une nouvelle ornière, plus profonde encore que la précédente ! Seul Dieu pouvait continuer à être patient et montrer tant de miséricorde envers un tel peuple, envers de tels hommes ! À cause de leurs péchés, l’Éternel envoyait des jugements sur eux ; dans leur profonde détresse, ils criaient. Et Dieu répondait, étant “en peine” pour eux (voir Juges 10. 16) et rempli de compassion à leur égard.

On peut remarquer que Dieu agit en deux temps dans ce récit de Juges 6. Il envoie d’abord aux fils d’Israël un prophète, puis un ange (v. 7-11) – le premier messager pour travailler leurs consciences afin qu’ils réalisent leurs péchés, le deuxième pour leur apporter un sauveur. Dieu aime à tirer son peuple des conséquences désastreuses de ses fautes, mais il faut qu’il reconnaisse d’abord qu’il a péché.

Il est évident que Gédéon avait constaté le mauvais état d’Israël. Sa situation personnelle était un reflet de celle du peuple. Il battait du froment dans le pressoir, sans doute par peur des Madianites (v. 11). Le travail le plus banal d’un Israélite ne pouvait se faire sans avoir peur des ennemis nombreux et puissants. Mais “l’Ange de l’Éternel lui apparut, et lui dit : L’Éternel est avec toi, fort et vaillant homme” (v. 12). Dieu va donner de la force à cet homme qui se cache, et va le choisir pour délivrer son peuple. Avec l’Éternel, il sera un fort et vaillant homme !

Quel Dieu que le nôtre, patient et plein de grâce, mais qui veut mettre aussi sa puissance à la disposition de notre foi !