Nous voyons à la croix la rencontre étonnante de la haine et de l’amour – du péché et de la grâce. L’homme a montré à la croix le sommet même de sa haine contre Dieu, et Dieu a montré la hauteur de son amour. La haine et l’amour se sont rencontrés ; mais l’amour s’est montré vainqueur. Dieu et le péché se sont rencontrés ; Dieu a triomphé, le péché a été ôté.

Désirez-vous vraiment savoir ce qu’est le cœur de Dieu envers l’homme ? Alors, contemplez la croix centrale à Golgotha, la croix où Jésus Christ a été cloué, “selon le dessein arrêté et la préconnaissance de Dieu” (Actes 2. 23). Il est vrai que l’homme, dans sa méchanceté, a employé ses mains pour crucifier et mettre à mort “le Christ, le Fils du Béni” (Marc 14. 61). C’est là le côté sombre de cette question. Mais il y a aussi un côté lumineux, car alors on y voit Dieu. Sans doute, à la croix, l’homme s’est comporté sans aucune retenue ; mais Dieu était au-dessus de lui – oui, au-dessus de toutes les puissances terrestres et diaboliques qui s’étaient toutes liguées dans leur terrible assaut.

Il en a été de même dans le cas de Joseph et de ses frères ; ceux-ci ont manifesté la haine de leur cœur et n’ont pas hésité à le jeter dans la fosse et à le vendre aux Ismaélites. C’était là le côté obscur. Mais ensuite, entendez ces paroles de Joseph : “C’est pour la conservation de la vie que Dieu m’a envoyé devant vous”. C’était là le côté lumineux. Mais à qui ces merveilleuses paroles de grâce s’adressaient-elles ? – À des cœurs brisés, à des esprits repentants et à des consciences convaincues de péché.

Ce sont seulement ceux qui ont pris leur véritable place, qui ont accepté le jugement de Dieu contre eux-mêmes, qui reconnaissent sincèrement que la croix est la mesure de leur culpabilité ; ce sont ceux-là seuls qui peuvent apprécier la croix comme expression du cœur de Dieu rempli d’amour envers eux. Ils peuvent entrer dans cette glorieuse vérité : cette même croix, qui démontre la haine de l’homme envers Dieu, expose également l’amour de Dieu envers les hommes. Les deux choses vont toujours ensemble. C’est lorsque nous voyons notre propre culpabilité et que nous la reconnaissons, telle qu’elle a été démontrée à la croix de Christ, que nous apprenons la puissance purificatrice de ce sang précieux, “le sang de sa croix” qui parle de paix (Colossiens 1. 20) et “nous purifie de tout péché” (1 Jean 1. 7).