Chrétiens, nous ne sommes pas délivrés des conséquences du péché dans notre corps, marqué par notre condition terrestre : nos corps sont des “vases de terre”, faits d’argile (voir Job 33. 6). Et ce corps souffrant, vieillissant, sujet aux maladies, nous oblige quelquefois à changer de plans de vie, comme les disciples d’Emmaüs : “Nous, nous espérions…” (Luc 24. 21). Nos espoirs sont déçus. Nous sommes tristes, nous réfléchissons en chemin à ce qui nous arrive, et nous nous éloignons sans nous en rendre compte de ce que Dieu voulait pour nous.

Nous pouvons prier pour que Dieu allège notre fardeau, qu’il mette fin à certaines souffrances. Mais rappelons-nous la réponse donnée à Paul. Il souffrait d’une infirmité physique douloureuse, et en parle comme si c’était “un ange de Satan” lui-même qui le frappait (2 Corinthiens 12. 7). Il avait même peut-être une difformité qui le rendait sensible au regard des autres – “ce qui était éprouvant pour moi dans mon corps, vous ne l’avez pas méprisé ni rejeté avec dégoût” (Galates 4. 14). Il a prié pour en être délivré, et pourtant Dieu ne l’a pas exaucé.

Ce n’est pas parce que Dieu ne fait pas ce que nous lui demandons que nos prières ne sont pas entendues. Il répond à nos prières, mais pas toujours selon l’objectif que nous nous sommes fixé. Après 40 ans d’errance dans le désert, Moïse voulait désespérément voir le pays promis, mais Dieu lui a dit, en quelque sorte : Oui, tu le verras ; mais pas de la manière dont tu l’entends ! – Si parfois Dieu ne nous répond pas, c’est parce que nos pensées ne sont pas encore conformes aux siennes.

Les souffrances physiques n’empêchent pas de glorifier le Maître. Paul insiste sur l’importance de notre vie intérieure, qui n’est pas dépendante de nos faiblesses physiques : “l’homme intérieur est renouvelé de jour en jour” (2 Corinthiens 4. 16). En effet, on peut constater le dépérissement du corps (y compris des facultés mentales), mais aussi et en même temps le développement de cette vie divine qui se manifeste en nous.