Le Seigneur est proche
“Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est dans le Christ Jésus” (2 Timothée 2. 1). Ce verset peut surprendre : quel rapport y a-t-il entre la grâce et la force ? On aurait peut-être plutôt attendu fortifie-toi dans la vérité, ou fortifie-toi dans la doctrine. Non, l’Esprit nous demande de nous fortifier “dans la grâce”. Pour ne pas être “égarés par des doctrines diverses et étrangères”, il ne nous dit pas d’être affermis par la vérité, mais d’être affermis “par la grâce” !
La grâce est la manifestation de l’amour envers ceux qui ne le méritent pas. S’emparer de la grâce de Dieu, c’est d’abord faire le même constat que l’apôtre et se poser une question fondamentale : qui suis-je ? La première partie de la réponse est : je suis indigne ! Or, justement, ce constat est nécessaire pour connaître la grâce divine, et l’apôtre poursuit ainsi : “par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis”. Comme lui, c’est par la grâce que nous sommes devenus enfants de Dieu ; tout nous vient de lui, rien ne vient de nous : c’est le fondement de notre identité. Et avant d’être actifs pour Dieu, il nous faut d’abord habiter le pays de la grâce, au-delà de nos propres efforts, comme le dit Pierre : “Cette grâce dans laquelle vous êtes est la vraie grâce de Dieu” (1 Pierre 5. 12).
L’Épître aux Hébreux s’adressait à des Hébreux convertis au christianisme, qui regrettaient peut-être de devoir quitter le judaïsme et la Loi (voir 13. 13) ; mais l’auteur leur montre qu’ils n’avaient rien perdu en marchant dans la grâce. Ce qu’ils avaient gagné d’abord, c’était ce lien permanent avec Jésus, “le Même”. Comment être sûrs de toujours pouvoir compter sur lui ? C’est parce qu’il n’a pas hésité à donner sa vie pour nous sauver et qu’il nous a unis à lui pour l’éternité.