Le Seigneur est proche
Jonas est un prophète qui, étrangement, fuit la présence de l’Éternel (1. 3). Mais Dieu prépare une tempête pour l’arrêter et le ramener. Alors Jonas, interrogé par l’équipage en danger de naufrage, doit répondre à des questions précises : “Quelle est ton occupation ? et d’où viens-tu ? Quel est ton pays, et de quel peuple es-tu ?” (1. 8). Il est obligé d’avouer qu’il fuit le Dieu qu’il dit servir !
Nous demandons parfois : Pourquoi ma vie chrétienne stagne-t-elle ? Pourquoi ne suis-je pas réellement attiré vers toi, Seigneur ? Pourquoi ma vie spirituelle ne va-t-elle pas croissant jusqu’au plein jour (Proverbes 4. 18) ? Jonas a compris, au sein de son épreuve, que “ceux qui regardent aux vanités mensongères abandonnent la grâce qui est à eux” (2. 9). Si le monde nous attire, comme Joppé où Jonas est descendu (Joppé signifie agréable), nous choisissons les “vanités mensongères” et nous abandonnons la grâce.
Mais, au sujet de la grâce, Jonas a encore une leçon à apprendre : cette grâce qui était à lui, allait-il accepter de l’appliquer aux autres ? Dieu l’avait envoyé parler à Ninive, la ville corrompue. Alors une chose surprenante se produit : les hommes de Ninive se repentent ! Seule la grâce de Dieu pouvait opérer cela. Dieu voit très bien si les cœurs sont vraiment touchés, ou si seuls les vêtements sont déchirés (voir Joël 2. 13) : Ninive sera épargnée cette fois.
Mais Jonas est “irrité” (4. 1). La grâce de Dieu pour les autres le dérange ! Il en vient à des paroles absurdes ; si Ninive ne meurt pas, alors il préfère mourir (v. 3), car son honneur de prophète est en jeu, puisqu’il a annoncé un jugement qui n’est jamais arrivé…
Nous ressemblons souvent à Jonas. Nos cœurs durs se trouvent face au cœur plein d’amour de Dieu.
Inlassablement, Dieu poursuit son travail d’amour pour cette grande ville, et aussi à l’égard de son prophète. Il le met devant ce qui anime son cœur : l’amour pour sa créature. La leçon a-t-elle été finalement comprise ? Sans doute, puisque Jonas est probablement l’auteur de ce livre, qui ne se termine pas sur ces mots du prophète : “Je fais bien de m’irriter” (4. 9), mais sur une question adressée par Dieu à nos cœurs : “Et moi, je n’aurais pas pitié de Ninive… !”.