Dans la vie de ces deux disciples, quelque chose les a bouleversés : le Seigneur a été crucifié. Dans le plus complet désarroi, ils s’éloignent de Jérusalem, où ont eu lieu ces tragiques événements. C’est un état d’esprit que nous connaissons bien… Si les choses auxquelles nous tenions nous manquent aujourd’hui, n’est-ce pas pour que nous nous posions cette question fondamentale : Jésus nous suffit-il, lui seul ?

Alors le Seigneur lui-même vient les rejoindre. Il n’est pas trop grand pour venir marcher avec seulement deux de ses disciples, et qui plus est, deux disciples qui traversent la tempête des doutes. Il les questionne. Il veut que nous lui parlions de nos détresses ; comme eux, sommes-nous si occupés de nos difficultés, que nous ne voyons pas qui marche à nos côtés ?

Cependant, leurs propos témoignent d’une chose : leurs affections pour le Seigneur sont réelles, malgré leur ignorance ; le centre de leur intérêt, celui qu’ils cherchent avec le cœur, c’est lui, ce “Jésus” (v. 19) ! Et sachons bien qu’en assemblée, ce qui nous réunit, ce n’est pas une communion de doctrine, mais d’affection pour le Seigneur.

Le Seigneur nous rejoint là où nous sommes, même si nous sommes loin. Il ne s’imposera jamais à nous ; il est prêt à passer plus loin, si nous ne l’invitons pas. Il voudrait bien, pourtant, que nous ne nous arrêtions pas en chemin, que nous continuions à marcher avec lui, toujours plus loin…

Peut-être ces deux disciples ont-ils réalisé confusément leur état : ils l’invitent et il entre chez eux, pour “rester avec eux” (v. 29). Et soudain, dans la fraction du pain, ils le reconnaissent. C’est Jésus lui-même qui mange là avec eux !

Peu avant, ils trouvaient d’excellentes raisons pour s’arrêter en chemin, mais tout a changé pour eux. Ils repartent maintenant en sens inverse, et peu importe que le chemin soit long, ou qu’il fasse nuit ! Ils ont un message urgent à délivrer : le Seigneur est réellement ressuscité ! C’est un message lié à leurs affections. Ils l’aimaient, ils l’ont retrouvé. Pour qu’une vérité nous fasse marcher à la gloire du Seigneur, il faut d’abord qu’elle soit saisie dans nos cœurs.

Finalement, ce sont ces deux disciples, si découragés auparavant, qui sont à même de préparer le retour de Jésus parmi les siens.