Élie était heureux dans sa solitude au bord du torrent du Kerith ; cependant, son âme était profondément travaillée et la mise à l’épreuve de sa foi n’était pas terminée pour lui. Il est vrai que les corbeaux, obéissant au commandement divin, lui rendaient visite chaque jour, et le torrent continuait à couler tranquillement et sans interruption ; le pain et l’eau du prophète lui étaient assurés. Ainsi, pour ce qui le concernait personnellement, il aurait pu oublier que le jugement de Dieu sévissait sur la terre.

Mais la foi doit être mise à l’épreuve. L’enfant de Dieu doit passer par l’école de Christ, et après avoir, par grâce, surmonté des difficultés personnelles, il doit être confronté à une nouvelle épreuve. Il était donc nécessaire que l’âme du prophète soit éprouvée pour qu’on puisse voir s’il dépendait du torrent, ou de l’Éternel ; c’est pourquoi, “au bout de quelque temps… le torrent sécha”.

Nous sommes toujours en danger, à cause de notre faiblesse naturelle, d’appuyer notre foi sur les circonstances : quand celles-ci sont favorables, nous pensons que notre foi est forte, et vice versa. Mais la foi ne s’appuie pas sur les circonstances ; elle regarde directement à Dieu ; elle est occupée exclusivement de lui et de ses promesses. Il en était de même pour Élie ; peu lui importait que le torrent continue à couler ou non. Dieu était sa source, sa fontaine infaillible et inépuisable. Aucune sécheresse ne peut affecter Dieu. La foi d’Élie devait continuer à se fonder sur la même base immuable : “J’ai commandé”. Quelle incontestable bénédiction que celle-ci ! Les circonstances changent, les fleuves humains tarissent, mais Dieu et sa Parole sont les mêmes hier, aujourd’hui, et éternellement.