Le Seigneur est proche
Élie a été appelé à rester longtemps dans sa retraite solitaire, près du torrent du Kerith, non sans avoir d’abord reçu une précieuse promesse de l’Éternel Dieu concernant ses besoins : “J’ai commandé aux corbeaux de te nourrir là”. Élie s’en va dans cette retraite isolée avec la certitude que l’Éternel prendra soin de lui ; Dieu pourvoira à ses besoins, même si ce doit être de façon totalement imprévisible.
“J’ai commandé aux corbeaux de te nourrir” : quelle étrange manière d’être nourri, et quel exercice de foi continuel pour Élie ! Il lui fallait attendre la visite quotidienne d’oiseaux sauvages qui, poussés par leur instinct, auraient dû dévorer eux-mêmes son repas ! Mais était-ce à eux que le prophète devait en réalité sa subsistance ? Certainement pas. Il s’appuyait de tout son cœur sur ces précieuses paroles : “J’ai commandé…” Pour lui, c’était Dieu qui le nourrissait, et non les corbeaux – c’est cela, vivre par la foi. Il avait le Dieu d’Israël avec lui dans sa retraite cachée ; Élie était caché à la vue des hommes, et dans le même temps Dieu se montrait à Élie. Et quelle véritable bénédiction pour l’esprit de s’approprier ainsi, en toute simplicité et sans prétention, une promesse de Dieu :
“J’ai commandé aux corbeaux de te nourrir là”. Si le prophète n’avait pas été “là”, il n’aurait rien obtenu de Dieu. Mettons de côté nos pensées humaines ; alors, nous pouvons être assurés que Dieu se révélera avec puissance à nos âmes.
Et nous, pourquoi buvons-nous si peu aux courants rafraîchissants alimentés par notre Dieu ? Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que Dieu nous fortifie et nous rafraîchisse pour en faire étalage : comme Élie, c’est souvent loin des yeux de tous que nous avons à faire nos expériences avec Dieu. C’est pour lui-même qu’il nous fortifiera, car nous ne sommes plus à nous-mêmes (1 Corinthiens 6. 19) : si seulement nous prenions davantage conscience de cela, nous expérimenterions la réponse à la prière que Jahbets osait faire : “Si tu me bénissais abondamment, et si tu étendais mes limites… en sorte que je fusse sans douleur !” (1 Chroniques 4. 10).