Jean le Baptiseur avait dit, en parlant de Jésus : “Il faut que lui croisse et que moi je diminue” (Jean 3. 30), et il était appelé à s’engager concrètement dans cette voie, non seulement dans son ministère, mais aussi dans sa personne. Il a dû affronter une mort violente, après avoir passé ses derniers jours dans l’obscurité d’une prison. Quel mystère ! Comme cela est difficile pour “la chair et le sang [l’homme naturel]” (Matthieu 16. 17) ! Jean avait un besoin urgent d’entendre murmurer à son oreille ces mots que Jésus adressera plus tard à Pierre : “Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le comprendras par la suite” (Jean 13. 7).

“Maintenant” et “par la suite”, quelles paroles lourdes de sens ! Il arrive souvent pour nous que le maintenant soit plongé dans une obscurité profonde et impénétrable. De lourds nuages apparaissent sur notre chemin. La main de notre Père agit de manière totalement incompréhensible. Il y a des circonstances dans nos vies qu’il nous est impossible d’expliquer. Nous sommes entièrement absorbés par le maintenant, et nos esprits sont remplis de raisonnements sombres et incrédules, jusqu’à ce que parviennent à notre oreille, encore presque inaudibles, ces paroles si précieuses : “Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le comprendras par la suite”.

Alors il y a une réponse à tous les raisonnements, le maintenant sombre et déprimant est illuminé par les rayons d’un brillant et glorieux par la suite, et le cœur calme et soumis laisse échapper cette parole : Que ta volonté soit faite, Seigneur. – Puissions-nous connaître davantage cela ! Nous ne sommes peut-être pas appelés, comme Jean le Baptiseur, à aller en prison et à la mort ; mais chacun vit son maintenant, et ce maintenant doit être interprété à la lumière du par la suite. Nous devons considérer le visible et temporaire à la lumière brillante et bénie de l’invisible et éternel.