Le Seigneur est proche
Moab a été “tranquille sur sa lie ; il n’a pas été versé de vase en vase” (Jérémie 48. 11). Donnez la richesse et la stabilité à un homme ; qu’il ne connaisse que des succès dans tout ce qu’il fait ; qu’il soit toujours comme ce vin qui repose tranquillement sans être “versé de vase en vase” ; qu’il jouisse d’une bonne santé, vive heureux en chantant continuellement – et pour tout homme, même s’il est le meilleur des chrétiens, la conséquence d’une telle vie sans souci ne sera qu’orgueil et prétention. Même David a dit dans sa prospérité : “Je ne serai jamais ébranlé” ; et nous ne sommes pas meilleurs que David. Dieu l’avait choisi pour être le roi d’Israël, mais, connaissant le danger qu’il y avait pour lui dans la “prospérité”, il n’a pas tracé un chemin facile devant lui. Il a permis qu’il rencontre beaucoup d’oppositions et de difficultés avant d’être établi roi, et même ensuite. David a eu de graves défaillances, mais il s’en est humilié, s’est repenti et est revenu de cœur à l’Éternel, qui a pu finalement l’appeler : “un homme selon mon cœur” (Actes 13. 22). Dieu veut agir de même à notre égard en vue de notre bien, afin que nous répondions à son désir ; pour cela il nous forme à travers diverses circonstances pas toujours faciles et même parfois très éprouvantes.
Méfiez-vous d’un chemin facile ; si vous y marchez, ou si au contraire le chemin est difficile, remerciez Dieu. Si Dieu nous berçait toujours dans la prospérité, s’il n’y avait pas quelques nuages dans notre ciel, si nous n’avions pas à verser quelques larmes amères – nous serions vite enivrés de bien-être. Nous rêverions : ça y est, nous y sommes ! – comme ayant atteint un sommet. Mais il faudrait y rester ! Comme pour un homme qui dort sur un mât, chaque instant serait un réel danger.
Dieu nous apprend à le remercier dans nos difficultés et dans les changements imprévus ; à recevoir les échecs de sa main en apprenant à découvrir ce que lui a préparé pour nous, et faire alors l’expérience que c’est pour nous “faire du bien à la fin” (Deutéronome 8. 16), même si sur le moment nous ne le comprenons pas. Mais, plus tard, nous devons reconnaître que s’il ne nous avait pas ainsi châtiés, nous nous serions crus vraiment infaillibles (voir Hébreux 12. 11). La prospérité permanente est une épreuve terrible.