Le Seigneur est proche
Tout père peut comprendre l’angoisse d’Abraham. Comment répondre à son enfant quand la réponse est si douloureuse et le concerne directement ? Isaac savait que cette marche vers Morija avec son père n’avait pas pour but l’amusement, mais l’adoration. Il portait volontiers le bois pour le sacrifice, pendant que son père portait le feu et le couteau. Mais il manquait quelque chose : l’agneau pour le sacrifice. Où est-il, mon père ? demande Isaac. Et la réponse d’Abraham touche le cœur des croyants : “Mon fils, Dieu se pourvoira de l’agneau pour l’holocauste” (v. 8).
Tout d’abord, cette réponse justifie Dieu. Même si Abraham avait déjà la ferme conviction que Dieu pouvait ressusciter son fils d’entre les morts, il aurait pu malgré tout demander : Pourquoi moi, Seigneur ? Pourquoi dois-je offrir mon fils ? Pourquoi ne puis-je pas montrer ma piété envers toi d’une manière moins douloureuse ? – Mais il n’en a rien fait. Il a simplement obéi, même s’il ne comprenait pas tous les pourquoi, ni le pour quoi, le but de tout cela.
De plus, l’attitude d’Abraham a fourni un modèle à suivre pour son fils. Au lieu de se lamenter de ce que ce n’était pas juste, le père d’Isaac parle avec humilité et dignité. C’est comme s’il disait : Mon fils, je n’ai pas toutes les réponses, mais Dieu les a, lui. – Par son exemple, il enseigne à son fils que Dieu donne, qu’il ne prend pas – même si la situation, à ce moment-là, pouvait faire supposer le contraire.
Enfin, les paroles d’Abraham dirigent nos regards vers Christ. Il est certain que le patriarche exprimait des paroles qui dépassaient de loin ce qu’il pouvait comprendre. Comment aurait-il pu savoir que le véritable Agneau dont Dieu se pourvoirait serait son Fils unique ? Comment pouvait-il anticiper que des générations d’adorateurs chrétiens discerneraient dans son acte de simple obéissance une image du don infini de l’amour de Dieu ?
Nous ne nous étonnons pas que Dieu ait appelé Abraham “son ami” (Ésaïe 41. 8).