Paul ne dit pas : Quand j’ai été converti, j’ai considéré toutes choses comme une perte.

– Quand quelqu’un se convertit, Christ est tout pour lui ; le monde n’est plus que tromperie, vanité, néant. Mais souvent ensuite, à mesure que ce croyant avance dans la vie chrétienne, il ne continue plus à vraiment considérer toutes choses comme une perte, bien que Christ lui soit encore précieux. Paul dit ici : “Je considère”, il utilise le présent. Ce n’est donc pas uniquement au moment de sa conversion qu’il a considéré toutes choses comme une perte. De même, Christ devrait toujours occuper dans nos cœurs la place qu’il avait quand le salut nous a été révélé. Parfois, même un chrétien dont la marche semble irréprochable peut s’éloigner de Christ dans son cœur. Christ est le fondement, la marche chrétienne qui l’honore est le sommet à atteindre. Entre ces deux niveaux, nous pouvons laisser passer des centaines de choses qui se mettent en travers de notre chemin vers Lui. En continuant à marcher ainsi sans Christ, notre cœur laisse entrer tout ce que le monde y déverse.

Quelle est la puissance pour estimer toutes choses comme une perte ? Il semble que ce soit un terrible sacrifice de tout abandonner pour “gagner Christ”. Pourtant, prenons l’image d’un petit enfant tenant un jouet entre ses mains : essayez de le lui prendre, il le tiendra d’autant plus fortement ; mais si vous lui en présentez un plus joli, il lâchera le premier. De même, je suis exposé à des tentations, je le sais ; mais neuf tentations sur dix n’existeraient pas si Christ avait la place qu’il devrait avoir dans mon cœur. Rien ne pourra vraiment me tenter si “l’excellence de la connaissance du Christ Jésus” a sa place dans mon cœur. Ce genre de conflit disparaîtra.

Quand Christ a ainsi dans le cœur cette place qui lui appartient, les autres choses ont perdu leur valeur, l’œil est simple et tout le corps est plein de lumière (voir Luc 11. 34). Paul avait fait la perte de toutes choses ; mais il dit : “Je les estime comme des ordures”. Il regardait vers Christ, comme vers un objet si précieux que, pour lui, il abandonnait tout. C’est cette place que le Seigneur conservait dans son cœur qui le faisait courir pour gagner Christ. Qu’importe ce qu’est la route – elle peut être rude –, mais je regarde au but !