Le Seigneur est proche
Deux brigands ont été crucifiés en même temps que Jésus, expression du mépris que les chefs romains comme les Juifs manifestaient envers lui.
La condition de ces deux malfaiteurs, révélée par Matthieu, est des plus misérables. Ceux que les gens du monde fouleraient aux pieds placent Jésus plus bas qu’eux et l’injurient, même au moment solennel où ils vont mourir. Voilà le cœur humain tel que la croix de Christ le met à nu. La lumière qui brille à la croix de Christ fait éclater deux choses : la haine de l’homme contre Dieu et l’amour de Dieu pour le pécheur. Le premier effet résulte du refus de cette lumière ; le second est la part de la foi qui reçoit la lumière.
Le brigand incrédule ne désire qu’être délivré de ses souffrances et de sa situation de crucifié ; ce qui l’amène à dire à Jésus : “Sauve-toi toi-même, et nous aussi”, mêlant ainsi l’injure envers celui qui pourrait bien être le Christ à la conscience qu’il pourrait le faire descendre de la croix et le délivrer de sa misère de condamné. Aucun homme n’est incrédule dans sa conscience : le seul désir de ce brigand est d’être délivré de la crucifixion pour reprendre sa vie d’homme pécheur. Ainsi combien de personnes crient à Dieu pour être délivrées de leur situation dangereuse ; puis, après avoir connu la délivrance, elles oublient leur libérateur et retournent à leur vie de péché.
Mais l’autre brigand cesse de penser à ses souffrances. Il est préoccupé de ses péchés et, saisi par la grâce de Jésus, il discerne sa gloire et désire le bonheur d’être avec lui. Il reprend vivement son compagnon qui outrage Dieu, et il se tourne vers Christ.