La Bonne Semence
“Mercredi 2 octobre 2013. Je suis enceinte de mon quatrième enfant. Mon mari m’accompagne pour l’échographie du cinquième mois. Le silence de la gynécologue se fait pesant. De retour à son bureau, elle nous explique : elle n’a pas vu le ventricule gauche de son cœur. Nous sortons de là sans comprendre vraiment. Ce qui nous arrive est grave, notre bébé ne sera pas viable. Il va grandir, se développer parfaitement dans mon ventre, mais il ne survivra que quelques minutes, au plus quelques heures, après sa naissance. Le cauchemar… Pourquoi Seigneur ?
Au service de cardiologie pédiatrique, on nous explique les trois options possibles :
1. Pratiquer une interruption médicale de grossesse.
2. Faire opérer notre fils à la naissance, considéré comme de l’acharnement thérapeutique par ces spécialistes.
3. Aller au bout de la grossesse : accueillir et accompagner ce bébé le temps de sa courte vie.
En rentrant à la maison, j’entends notre second (6 ans) qui chante : “Ma main est petite, mais ça ne fait rien, quelqu’un de grand et fort la tient bien, quelqu’un qui m’aime, c’est Jésus”. C’est tellement vrai, la main de ce bébé est là, si petite, si fragile, mais Jésus la tient déjà ; cette image réconfortante ne me quittera plus.
Même si ma raison a du mal à l’exprimer, ma foi, notre foi, elle, sait ! En fait, avons-nous à choisir entre les options proposées ? Je n’ai pas choisi. Dieu nous demandait juste de lui faire confiance. Nous devons donc entrer dans le projet de Dieu pour cet enfant et abandonner les nôtres… Simple à dire, mais pas évident à vivre…”