Nous sommes le jeudi soir, à la veille de la crucifixion. Jésus se trouve avec ses douze disciples dans une pièce à l’écart, il célèbre une dernière fois la Pâque avec eux. L’atmosphère est lourde, car Jésus vient d’annoncer que l’un des douze, présent à table, se prépare à le trahir et à le livrer aux mains des chefs religieux qui veulent sa mort. Les disciples se regardent, attristés et perplexes. Qui est-ce ? Personne n’a deviné les intentions de Judas. Alors, en réponse à la question de Jean, Jésus désigne le traître en lui remettant le morceau qu’il vient de tremper dans le plat. Puis Judas sort dans la nuit pour commettre cet acte de trahison qui sera ressenti douloureusement par le Seigneur. Le repas se termine, et avant de quitter la pièce, ils chantent une hymne de louange à Dieu selon la coutume juive. Oui, Jésus chante, sachant parfaitement ce qui l’attend quelques heures plus tard ! Il manifeste ainsi la paix qui l’habite. Son Père est avec lui (Jean 16. 32). Qui de nous aurait pu chanter en pareille circonstance ?

Quelques années plus tard, deux chrétiens, Paul et Silas, sont arrêtés pour avoir témoigné de Jésus (Actes 16). On arrache leurs vêtements, on les fouette longuement, puis ils sont jetés en prison. Là, les pieds entravés, ils ne font entendre ni plainte, ni cri de douleur. Non, ils chantent les louanges de Dieu, et les prisonniers les écoutent. Ce fait démontre encore une fois la réalité tangible de la paix que Jésus donne aux siens, même dans les pires situations !