Jésus a bouleversé les codes de la société juive de son époque en enseignant de ne plus se venger, ni même de demander à Dieu de nous venger. Au contraire, il demande de pardonner, et de pardonner du fond du cœur.

Le pardon est différent de la réconciliation. Nous savons bien que la vie quotidienne la plus ordinaire est faite de vexations, de blessures. Se réconcilier, c’est se remettre ensemble après un désaccord. Mais au préalable, il doit y avoir un vrai pardon.

Pour les chrétiens, pardonner exige premièrement de reconnaître que nous sommes nous-mêmes les bénéficiaires d’un pardon infini. En nous pardonnant, grâce à la mort de Christ sur la croix, Dieu nous a délivrés de la mort, un état de perdition loin de lui, et il nous a donné la vie éternelle.

Le pardon vient donc de Dieu, et celui qui pardonne à autrui cherche à se conformer à ce que Dieu attend de lui. Le chrétien qui a conscience du pardon que Dieu lui a accordé, et qui pardonne à un autre, accomplit un acte qui reflète la grâce de Dieu.

Le pardon ne permet pas seulement d’améliorer les relations humaines et de passer par-dessus les offenses et les blessures. Son moteur, c’est l’amour, qui “n’impute pas le mal,… supporte tout,… endure tout” (1 Corinthiens 13. 4-7).

Si nous avons de la difficulté à pardonner, c’est bien souvent parce que nous mesurons mal la dimension illimitée du pardon divin. C’est pourtant indispensable pour nous engager dans la voie du pardon.