Regarder la “paille”, c’est regarder les fautes des autres, et en même temps ne pas voir les nôtres, souvent beaucoup plus importantes : la “poutre”. Jésus nous dit à chacun : Pourquoi agis-tu ainsi ? Pourquoi cette incohérence ? Il nous invite alors à prendre conscience des raisons qui nous poussent à cela.

Ce sont souvent nos propres fautes que nous relevons chez les autres. Comme m’a dit un ami marocain, on accuse les autres de la moitié de ce que l’on est.

La seconde question de Jésus : “comment peux-tu dire ?” va encore plus loin ; elle nous révèle notre endurcissement. Nous jugeons les autres (pour leur paille) et nous faisons pire (avec notre poutre).

Jésus nous interpelle alors : “Hypocrite, ôte d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour ôter la paille qui est dans l’œil de ton frère” (v. 42). C’est un geste charitable de vouloir enlever un corps étranger dans l’œil de son frère, surtout si cela est dit avec respect : “Frère, permets…” Mais c’est de l’hypocrisie si l’on n’a pas d’abord enlevé la poutre ! Être hypocrite, c’est porter un masque qui cache aux autres et souvent à nous-mêmes ce que nous sommes. “Ôte d’abord la poutre de ton œil”, dit Jésus, c’est-à-dire confesse tes fautes et ne les répète plus. “Alors tu verras clair”. Si je suis conscient que Dieu me fait grâce et qu’il m’a pardonné, je verrai clair. Je pourrai être humble et m’approcher avec tact et respect de mes frères, de mes sœurs, pour enlever la paille qui obscurcit leur vision, tout comme la poutre obscurcissait la mienne.