“À mon arrivée en cellule, j’ai salué les détenus en disant :

– La paix soit avec vous ! L’un d’eux m’a demandé si j’étais chrétien, et j’ai répondu oui. Il m’a demandé de le prouver. Un autre a renchéri :

– Nous sommes le bas-fond de la société. Nous n’avons même pas de cigarettes. Si ton Dieu nous en donne, nous voudrons bien croire en lui.

J’ai répondu que notre corps était un don de Dieu, et fumer lui faisait du tort, mais que Dieu, qui les aimait tellement, était prêt, selon moi, à leur accorder des cigarettes en signe de sa miséricorde. Puis je leur ai demandé de se lever et de prier ensemble. Mes codétenus ont commencé à rire, puis ils se sont tus respectueusement lorsque j’ai commencé à prier.

Nous étions très nombreux dans cette cellule, mais le silence y régnait. Nous avons prié pendant quinze minutes ; puis je leur ai dit que la prière était terminée et qu’ils pouvaient s’asseoir. À ce moment précis, un garde a ouvert la porte et a jeté un paquet de cigarettes.

Les prisonniers se sont mis à crier : Dieu existe ! Il existe ! Et à cet instant j’ai compris que Dieu s’adressait à moi aussi. Il me disait qu’il avait une mission pour moi dans cette prison. J’ai ainsi commencé cette vie, caché derrière les murs du système carcéral, mais je n’étais pas caché pour Dieu. Il s’est manifesté, à travers sa fidélité, à ceux qui, condamnés à mourir devant un peloton d’exécution, n’attendaient plus un signe d’espérance. Jésus allait être pour eux leur espoir, leur Sauveur, leur ami.”