La Bonne Semence
Dans la pièce de théâtre “Caligula”, Albert Camus dépeint un empereur torturé par sa soif d’absolu et son incompréhension du monde dans lequel il vit, qu’il qualifie d’absurde. Malgré tous ses efforts, Caligula ne trouve pas de sens à sa vie, tout lui paraît insipide et inutile. Dans l’une des dernières scènes, le protagoniste s’exclame : “Où étancher cette soif ? Quel cœur, quel dieu aurait pour moi la profondeur d’un lac ?” Mais ses questions restent sans réponse.
Peut-être notre vie nous paraît-elle morne, sans but. Peut-être ressentons-nous aussi cette sensation de sécheresse. De quoi avons-nous soif ?
“Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant”, disait l’auteur du Psaume 42. La Bible parle de cette soif spirituelle, et y apporte une solution. Jésus s’est approché d’une femme insatisfaite de la vie, et lui a offert une eau telle qu’elle “n’aura plus soif à jamais”. Il dira encore : “Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive” (Jean 7. 37). Jésus est cette source d’eau vive, la seule capable de nous désaltérer.
Dieu connaît nos combats, nos doutes, nos besoins de tous les jours. L’eau dont il veut nous remplir est une source intarissable, disponible gratuitement, pour tous. Elle est d’autant plus nécessaire que nous prenons conscience que le monde est comme un désert, incapable de nous satisfaire. Y marcher seuls nous conduit à une sécheresse assurée. À l’inverse, ceux qui se confient en Dieu peuvent affirmer, comme Ésaïe au sujet des Israélites : “Ils n’ont pas eu soif, quand ils les fit marcher dans les déserts” (48. 21).