On est en 1812. La Grande Armée de Napoléon bat en retraite à travers l’immense plaine russe, au milieu d’indescriptibles souffrances dues au froid, à la fatigue et aux privations. Pour soulager les troupes épuisées, on décide d’abandonner le butin : ces lourds caissons pleins d’or pris aux Moscovites.

Alors les soldats, qui ont à peine la force de se traîner, se jettent sur ces trésors que la neige va recouvrir. Mais, après avoir retrouvé un peu d’énergie pour se charger de ces lingots et fait quelque distance, chacun de ces malheureux s’écroule pour ne plus se relever. Derrière, arrive un autre soldat pour arracher au moribond son morceau d’or et lutter à son tour jusqu’à l’épuisement, comme pour un sinistre relais.

Un témoin assez sage pour résister à la tentation racontera avoir vu le même lingot faire successivement plus de trente victimes.

Saisissante illustration des convoitises de l’homme qui l’entraînent à la mort ! On se cramponne à de misérables biens terrestres avec l’illusion de les posséder, alors qu’on en est l’esclave. Le moment vient où il faudra bien s’en dessaisir, et alors, qu’aura-t-on dans les mains en arrivant au pays où l’or n’a pas cours ?

Ouvrons les yeux sur les vraies valeurs, c’est-à-dire celles que Dieu donne. Nous les recevons gratuitement par la foi en Jésus qui nous sauve. Lui-même nous dit : “Faites-vous des bourses qui ne vieillissent pas, un trésor inépuisable, dans les cieux” (Luc 12. 33).